Amnesty International a réclamé mardi une enquête indépendante sur les présomptions de violations des droits de l'Homme par la Russie et la Géorgie, pendant le conflit qui les a opposées en août en Ossétie du Sud.

L'organisation de défense des droits de l'Homme, dont le siège est à Londres, a dénoncé dans un rapport la «zone d'ombre» créée le long de la frontière entre la Géorgie et sa région séparatiste d'Ossétie du Sud.Amnesty a souligné avoir rassemblé des éléments suggérant de graves violations des droits de l'Homme par les deux camps au cours du conflit.

«Les Géorgiens et les Russes se sont mutuellement accusés de crimes de guerre pour leur conduite pendant le conflit», a remarqué Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty.

«Il est essentiel que des accusations aussi sérieuses fassent l'objet d'une enquête approfondie et impartiale par chaque camp. Si cela s'avère exact, les responsables doivent être présentés devant la justice», a-t-elle ajouté.

La Géorgie et la Russie devraient appeler à une enquête publique réalisée par la Commission internationale humanitaire d'établissement des faits, un organe de 15 experts créé par les Conventions de Genève, a suggéré Amnesty.

L'organisation a estimé que plus de 20.000 personnes d'origine ethnique géorgienne étaient encore empêchées de retourner chez elles plus de trois mois après la fin de la guerre, tandis que nombre de celles qui, des deux côtés, ont pu rentrer, ont retrouvé leur maison pillée.

L'Ossétie du Sud a été le théâtre d'une courte guerre au mois d'août opposant la Russie et la Géorgie, qui avait tenté de reprendre par la force le contrôle du territoire sud-ossète.

Un arrêt des hostilités négocié par l'Union européenne a finalement abouti au retrait des troupes russes des zones de Géorgie adjacentes aux territoires séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie début octobre et à la mise en place d'une mission d'observation.

La Russie a pour sa part reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, autre région séparatiste, et les soutient dans leur refus de laisser entrer sur leurs territoires les observateurs européens, comme ces derniers le réclament pour mener à bien leur mission.