L'organisation indépendantiste basque ETA, dont le chef militaire présumé, Garikoïtz Aspiazu Rubina, «Txeroki», a été arrêté en France dans la nuit de dimanche à lundi, est tenue pour responsable de la mort de 824 personnes en 40 ans de lutte armée contre l'Etat espagnol.

L'ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Patrie basque et Liberté), qui «lutte» pour l'indépendance du Pays Basque, figure depuis 2001 sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne et des Etats-Unis.

L'ETA revendique l'indépendance d'Euskal Herria, territoire comprenant la région autonome du Pays Basque espagnol, la Navarre et le Pays Basque français, soit les sept «provinces» basques (quatre en Espagne et trois en France).

Depuis son premier attentat le 7 juin 1968, elle a tué 824 personnes dont deux gardes civils espagnols en décembre 2007 en France, double meurtre pour lequel «Txeroki» est soupçonné.

L'ETA, dont le symbole est une hache entrelacée d'un serpent, a été fondée le 31 juillet 1959 par des étudiants nationalistes d'inspiration marxiste-léniniste, qui accusaient le Parti nationaliste basque (PNV, modéré, au pouvoir au Pays basque depuis 1980) d'«immobilisme» face au franquisme.

Son émanation politique est le parti Batasuna, déclaré illégal en 2003 par la justice espagnole.

L'Espagne et la France, pays qui constitue la base de repli traditionnel des commandos de l'ETA, collaborent depuis les années 80 contre l'ETA, après des années de récriminations espagnoles contre le «sanctuaire» français.

L'ETA avait annoncé le 22 mars 2006 un «cessez-le-feu permanent» qui a permis au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero de s'engager sur la voie d'un «processus de paix» pour une fin négociée du conflit basque.

En neuf mois, ce processus n'a pas connu d'avancée tangible et l'ETA a commis le 30 décembre son premier attentat meurtrier depuis mai 2003, tuant deux personnes à l'aéroport de Madrid. L'ETA a mis officiellement fin à sa trêve en juin 2007.

Depuis, les polices espagnole et française ont porté des coups durs à l'organisation armée, arrêtant une centaine de personnes. Mais cela n'a pas empêché l'organisation armée de perpétrer une trentaine d'attentats.