Le procureur du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) s'est rendu à Belgrade lundi afin d'évaluer les efforts de la Serbie pour retrouver l'ex-général Ratko Mladic, inculpé de génocide. Un membre du gouvernement serbe a estimé qu'il n'y avait aucun indice concernant l'endroit où se cache le fugitif le plus recherché d'Europe.

A l'issue de sa visite de deux jours en Serbie, le Belge Serge Brammertz doit remettre un rapport aux Nations unies sur l'état de la coopération de la Serbie avec le TPIY, rapport qui est aussi attendu par l'Union européenne. Les tentatives de la Serbie pour resserrer ses liens avec l'UE ont été freinées par son incapacité à arrêter Ratko Mladic.

Le chef militaire des Serbes de Bosnie pendant la guerre (1992-95), a été inculpé de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) en 1995. Avec l'ancien dirigeant serbe de Croatie Goran Hadzic, il fait partie des deux derniers suspects recherchés par le TPIY, basé à la Haye aux Pays-Bas.

Rasim Lladic, le membre du gouvernement serbe en charge de la coopération avec le tribunal, a déclaré que les services de sécurité serbes n'avaient «aucune trace» qui pourrait les conduire à Mladic.

«Brammertz ne remettra probablement pas un rapport positif car nous savons tous que Mladic n'est pas à La Haye», a-t-il déclaré. Son arrestation «ne sera pas pour aujourd'hui ou pour demain».

«Nous savons qu'il était en Serbie jusqu'en 2006 (...) mais désormais nous n'avons aucun signe qu'il est encore là», a-t-il poursuivi.

Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a été arrêté en juillet dernier à Belgrade après avoir échappé aux recherches pendant plus de dix ans.

Mladic et Karadzic ont été inculpés de génocide par le TPIY pour avoir orchestré le massacre de 8.000 musulmans bosniaques dans l'enclave de Srebrenica à la fin du conflit et pour le siège de Sarajevo, la capitale bosniaque.