Le président polonais Lech Kaczynski était sous le feu des critiques, lundi, pour avoir rayé le nom du légendaire héros national et Lech Walesa de la liste des invités du gala marquant le 90e anniversaire de l'indépendance du pays.

À cette occasion, Kaczynski accueillera mardi soir la chancelière allemande Angela Merkel, le président afghan Hamid Karzaï et son homologue ukrainien Victor Iouchtchenko. Mais le fondateur du syndicat Solidarité mais aussi ancien chef de l'État a été écarté de la fête apparemment en raison de l'hostilité de longue date que nourrissent MM. Walesa et Kaczynski l'un envers l'autre.

Lundi, le ministre des Affaires étrangères Radek Sikorski a déclaré qu'il assisterait à ce dîner de gala non sans un certain malaise, ajoutant qu'il va être difficile d'expliquer aux chefs d'État et de gouvernement étrangers la raison de l'absence de Walesa. L'archevêque de Gdansk, Mgr Tadeusz Goclowski, a estimé que le fondateur de Solidarité devrait figurer en tête de liste des invités pour avoir «permis à la Pologne de rejoindre le monde libre et une Europe unie».

Le président polonais Lech Kaczynski expliqué lundi à la chaîne TVN24 qu'il ne souhaitait pas risquer un nouvel accrochage avec Lech Walesa. «Tous les citoyens, y compris vous et moi, ont le droit de ne pas être insultés avec des mots extrêmement grossiers», a-t-il lancé.

Quant à Lech Walesa, il s'est voulu indifférent à la polémique. «C'est leur affaire. Dommage que je n'aie pas été invité, parce que je voulais vraiment faire la fête et danser avec Mme (Maria) Kaczynski», a-t-il plaisanté.

Le fait que Lech Kaczynski ait récemment accusé Lech Walesa d'avoir collaboré avec la police secrète communiste n'a pas amélioré le climat entre les deux hommes. L'ancien héros de Solidarité nie toute participation à la SB.