Des transcriptions présumées de conversations téléphoniques entre l'ancien président serbe Slobodan Milosevic et ses proches et alliés ou des dirigeants tels que Bill Clinton des années 1990 ont été mises aux enchères sur Internet samedi au prix de départ de 6 euros.

Ces transcriptions auraient été faites par les services secrets croates qui ont enregistré toutes les conversations téléphoniques que Milosevic avait eu à partir de 1995 depuis l'une des résidences gouvernementales serbes, a précisé le quotidien serbe Danas. Contacté par courriel, le vendeur n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur l'authenticité de ces transcriptions.

L'acheteur qui aura remporté l'enchère, recevra les transcriptions par courriel, précise l'annonce postée sur le site de vente aux enchères www.limundo.com.

Les transcriptions de ces conversations enregistrées entre 1995, peu avant la fin de la guerre en Bosnie voisine, et 1997 sont divisées en 12 chapitres, dont l'un est intitulé «Clinton, cela fait plaisir d'entendre votre voix», précise encore l'annonce.

Un autre chapitre, intitulé «Problèmes avec Radovan Karadzic», pourrait contenir des conversations entre Slobodan Milosevic et ses alliées sur la manière de convaincre l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie d'accepter le plan de paix proposé par les occidentaux pour mettre fin à la guerre en Bosnie.

Slobodan Milosevic est mort le 11 mars 2006 dans la cellule de sa prison alors qu'il était jugé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) de La Haye.

L'ancien président serbe y était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour sa responsabilité dans les guerres de Bosnie (1992-95), de Croatie (1991-95), et dans le conflit du Kosovo (1998-99).

Elu en 1990, et considéré par l'Occident comme le principal responsable des guerres qui ont suivi l'éclatement de la Fédération de Yougoslavie en 1991-92, il avait été en 1995 l'unique interlocuteur, côté serbe, capable de négocier l'accord de paix de Dayton (États-Unis).

Chassé du pouvoir à la suite d'un soulèvement populaire le 5 octobre 2000, il avait été arrêté le 1er avril 2001.