Le frère d'un enfant de cinq ans mort des suites de coups et sévices répétés de son beau-père a donné un témoignage poignant jeudi, racontant au procès sa «colère» et la façon dont Marc, à la fin de son calvaire, «pleurait sans larmes».

Ce procès, qui a lieu à Douai (Nord), a soulevé l'émotion en France, le supplice de l'enfant ayant duré deux mois avant sa mort, sans que personne ne donne l'alerte.

Victime de coups et de sévices répétés --plaies jusqu'aux testicules, côtes fracturées, hématomes, brûlures de cigarettes--, Marc est mort à 5 ans au domicile parental le 25 janvier 2006 à Auby (nord).

Son frère de neuf ans et demi, François, a raconté devant les jurés comment David da Costa, compagnon de sa mère et principal accusé au procès, frappait son frère.

«Il lui donnait des coups de pied dans le ventre, il (Marc) ne criait pas, ne se plaignait jamais. A la fin, il pleurait sans larmes», témoigne-t-il d'une voie claire et posée.

Si François n'a jamais subi de violences, il dit que l'accusé menaçait de frapper sa mère s'il parlait.

Puis, interrogé sur l'attitude de sa mère que l'enfant ne veut plus voir, il s'effondre en larmes. «Je suis très en colère contre ma mère et les autres. Ils voyaient ce qui s'est passé, alors ils pouvaient dire», accuse-t-il, sans un regard pour sa mère, également en pleurs.

Selon lui, sa mère ne frappait jamais son petit frère mais elle n'a rien fait pour arrêter son compagnon. Elle lui disait juste de ne pas regarder.

David da Costa, qui a reconnu au procès avoir «tué» l'enfant de cinq ans sous l'emprise de la drogue, comparaît depuis lundi devant la cour d'assises du Nord pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La mère est jugée pour complicité et tous deux encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

A leurs côtés, comparaissent sept autres personnes, dont les grands-parents de l'enfant et deux médecins, pour non-assistance à personne en danger.

Selon un certificat montré au procès, l'un des deux médecins poursuivis avait exclu tout geste malveillant après avoir examiné l'enfant couvert d'hématomes.

Le procès doit se poursuivre jusqu'au 7 novembre.