La justice a débouté mercredi Nicolas Sarkozy qui réclamait l'interdiction d'une poupée vaudou à son effigie vendue par la société Tear Prod et contre laquelle le président français avait engagé une action en référé pour violation de son droit à l'image.

En vente depuis le 9 octobre dans les librairies et sur internet, le «Manuel vaudou, Nicolas Sarkozy», est un livre-objet présenté dans un coffret contenant une poupée de tissu, un lot de 12 aiguilles, ainsi qu'un ouvrage de 56 pages.

Outre une biographie humoristique de M. Sarkozy, le manuel propose «un grand nombre de sortilèges magiques» et invite le lecteur à planter des aiguilles sur la poupée à son effigie pour «conjurer le mauvais oeil».

Au coffret bleu Nicolas Sarkozy, tiré à 20.000 exemplaires, répond un coffret rouge Ségolène Royal, tiré à 12.000 exemplaires.

L'ex-candidate à la présidentielle socialiste Ségolène Royal a ironisé sur l'action en justice de Nicolas Sarkozy dans ce dossier affirmant que si le chef de l'Etat continue «bientôt il portera plainte contre l'hebdomadaire d'investigation le Canard enchaîné, contre Marianne (gauche), contre les Guignols de l'Info», une émission de télévision humoristique.

«J'ai le sens de l'humour moi, je ne porte pas plainte contre ma poupée vaudou», a lancé Mme Royal sur la radio Europe 1.

Sur les poupées de Ségolène Royal, sont notamment inscrits «Vive le Québec libre» ou «Justice chinoise». Me Jean-Pierre Mignard, avocat de Mme Royal, a dit juger la poupée de «mauvais goût» mais a affirmé ne «pas envisager d'action en justice».

Cette procédure judiciaire est la sixième engagée par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée à l'Elysée. Ce n'est «pas une grande première», expliquait vendredi son avocat, citant deux précédents initiés par des présidents français, en 1970 avec Georges Pompidou et 1976 avec Valéry Giscard d'Estaing.