Le Parlement tchèque a commencé mercredi à Prague à débattre de deux accords bilatéraux signés par Prague et Washington pour le déploiement sur le sol tchèque d'un puissant radar dans le cadre du bouclier antimissile américain.

«Ces accords sont le résultat des efforts continuels de la République tchèque pour participer au système de défense antimissile qui répond à notre stratégie en matière de sécurité», a déclaré le chef de la diplomatie tchèque Karel Schawerzenberg, avant l'examen du texte en première lecture.

Le gouvernement de centre-droite dirigé par Mirek Topolanek du parti libéral ODS soutient à bout de bras ces accords qui divisent les parlementaires et suscitent l'hostilité des deux tiers des Tchèques, comme le montrent les sondages depuis plusieurs mois.

Pour être valides, les accords doivent être ratifiés par les deux chambres du parlement avec une majorité simple, mais rien ne garantit que le nombre de voix requis sera réuni.

Après validation en première lecture, le vote définitif n'aura pas lieu avant plusieurs semaines, de toutes façons après les élections américaines qui décideront du successeur du président George W. Bush.

Le Sénat tchèque se penchera sur le texte jeudi, au grand dam des opposants au projet, ulcérés que l'on n'attende pas la recomposition de la chambre haute qui doit être modifiée après la victoire des sociaux-démocrates aux sénatoriales partielles en fin de semaine dernière.

Le mouvement «Non aux Bases» qui avait organisé pendant la semaine une manifestation anti-radar à Prague a appelé les sénateurs «à respecter la volonté des électeurs et à ne pas approuver les accords sur le radar lors de sa session de jeudi», dans un communiqué publié mercredi.

L'accord diplomatique bilatéral a été signé en juillet à Prague, l'accord militaire autorisant le déploiement de soldats américains, dit SOFA (Status of Force Agreement), en septembre à Londres.

Prévu à l'horizon 2012 sur un ancien terrain militaire soviétique situé à environ 70 km au sud-ouest de Prague, ce radar doit être couplé à dix intercepteurs en Pologne afin de contrer de possibles attaques de missiles balistiques de longue portée.

Le système est destiné selon Washington à prévenir d'éventuelles attaques de pays «voyous» comme l'Iran. Le projet a suscité la colère de Moscou qui y voit une atteinte à sa sécurité et a menacé de riposter par des attaques ciblées sur les futurs sites européens du bouclier.