L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été brièvement entendu mardi par un juge du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, qui s'est plaint de la «lenteur» des préparations du procès trois mois après l'arrestation de l'accusé.

Convoqué pour une audience de procédure, Radovan Karadzic, 63 ans, s'est plaint de la façon dont l'accusation procédait pour lui transmettre les documents nécessaires à sa défense, qu'il a décidé d'assurer seul.

Il a indiqué avoir reçu lundi seulement une traduction en serbe la version remaniée de son acte d'accusation, déposée il y a un mois par le procureur. «Je ne suis pas prêt pour l'audience de procédure d'aujourd'hui», a dit M. Karadzic au juge écossais Iain Bonomy.

Lors de l'audience, qui a duré une vingtaine de minutes, le juge s'est dit déçu de la «lenteur» des procédures à ce jour.

«Cela fait trois mois (...) et nous ne sommes encore nulle part», s'est-il plaint, alors que le procureur promettait que certains documents essentiels pour que les juges puissent décider ou non s'ils confirment le nouvel acte d'accusation seraient déposés d'ici la fin de la semaine.

L'accusé a ensuite deux semaines pour les contester. Une nouvelle audience de procédure doit avoir lieu le 20 janvier.

M. Karadzic plaide non coupable de onze chefs d'accusation de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995) qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés.

Avant son arrestation le 21 juillet à Belgrade, Radovan Karadzic était avec son bras droit militaire Ratko Mladic, toujours en fuite, l'un des deux fugitifs les plus recherchés d'Europe.

Il a décidé d'assurer sa défense seul devant le TPI, à l'instar de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, mort en mars 2006 dans sa cellule à La Haye avant la fin de son procès.