Un homme qui comparaissait devant un tribunal français pour viol a profité d'une interruption de séance pour prendre la fuite, quelques jours après la libération par erreur d'un violeur présumé qui avait provoqué la colère du président Nicolas Sarkozy.

Bruce Allaire, 31 ans, qui comparaissait libre aux Assises à Montpellier (sud) avec trois autres accusés, a été condamné à dix ans de prison lors d'un verdict rendu samedi à 3H00 du matin, a-t-on indiqué dimanche de source judiciaire. Les quatre hommes, accusés d'avoir drogué et violé une étudiante en septembre 2005, avaient auparavant assisté aux réquisitions de l'avocat général qui demandait 15 ans de prison pour Bruce Allaire.

«Après les réquisitions, Bruce Allaire a dit à son avocat +je vais à l'hôpital, je ne me sens pas bien+», a déclaré le substitut général de la Cour d'appel de Montpellier, David Charmatz.

Il a alors quitté le tribunal et n'est pas revenu pour entendre l'énoncé du verdict.

L'accusé n'avait «jamais défailli à aucune des journées de procès» et «il y avait toutes les garanties (...) dans son attitude pour estimer qu'il allait être présent jusqu'à la fin et qu'il ne nécessitait pas de mesures de coercition», a expliqué M. Charmatz, assurant qu'aucune erreur de procédure n'a été commise.

Un mandat d'arrêt national a été lancé contre lui avec la diffusion d'un portrait robot.

Cette affaire survient quelques jours après la libération jeudi, à la suite d'une erreur d'écriture, de Jorge Montes, un Français d'origine uruguayenne de 48 ans, soupçonné d'enlèvement, de séquestration et de viol sur deux personnes.

La cour d'appel de Paris a commis une simple erreur d'écriture sur un mot, que les règles de procédure n'ont pas permis de corriger. Ainsi, au lieu de confirmer son maintien en détention provisoire, la cour l'a au contraire infirmé dans un arrêt du 17 octobre.

«C'est une décision invraisemblable», avait lancé vendredi M. Sarkozy depuis Pékin, visiblement outré et en colère. «Je n'ai pas l'intention qu'on laisse libérer un violeur récidiviste simplement parce que quelqu'un a fait une erreur matérielle», avait-il ajouté jugeant l'affaire «extrêmement choquante».