L'opposition social-démocrate a remporté haut la main les élections sénatoriales samedi, écrasant le parti libéral du premier ministre Mirek Topolanek sans cependant conquérir assez de sièges pour faire basculer la majorité à la chambre haute du parlement.

Les sociaux démocrates (CSSD) ont remporté 23 des 27 sièges en lice, tandis que les libéraux de l'ODS obtenaient trois sièges et les communistes un. Une semaine après la débâcle essuyée aux élections régionales, cette nouvelle défaite électorale affaiblit considérablement le parti dominant et la coalition de centre droite, alors que le pays se prépare à prendre début janvier la présidence tchèque de l'Union européenne.

Les libéraux eurosceptiques qui contrôlaient 41 des 80 sièges sénatoriaux depuis 2006 ne sont désormais plus majoritaires au Sénat mais conservent le contrôle de la chambre haute grâce leurs partenaires de coalition.

Ils ne peuvent plus bloquer au Sénat l'adoption du traité de Lisbonne, qui doit être présenté aux deux chambres du parlement une fois que la cour constitutionnelle aura rendu son avis, attendu le 10 novembre.

Leur affaiblissement risque aussi de retarder le processus de ratification de l'accord bilatéral entre Prague et Washington sur l'installation d'un radar antimissile sur le sol tchèque risque, projet qui a suscité l'hostilité de l'opinion publique.

Les résultats officiels à peine publiés, le chef des sociaux démocrates Jiri Paroubek a appelé à des élections anticipées. «Le résultat de ces élections va permettre la démission du cabinet et la tenue d'élections anticipées l'an prochain», a-t-il déclaré à la télévision.

Cette semaine, les sociaux démocrates ont déposé une motion de censure mais n'ont pas réussi à obtenir le nombre de voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

Le président du Sénat Sobotka a estimé que le Premier ministre et chef de l'ODS était responsable de cette défaite alors que plusieurs membres de son parti avaient commencé à demander sa tête après la défaite électorale essuyée la semaine dernière aux élections régionales.

«Pour moi personnellement, cela signifie que je dois décider si je me présenterai ou non comme président du parti», a déclaré le Premier ministre à la télévision.