Le ministre français du Budget Eric Woerth a souhaité l'établissement d'une liste «plus réaliste» des paradis fiscaux que celle dressée par l'OCDE, à la veille d'une réunion internationale sur le sujet, mardi à Paris.

M. Woerth considère qu'il existe «un décalage incroyable entre la réalité telle qu'elle (est) perçue par l'opinion et la liste des paradis fiscaux» non coopératifs faite par l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), dans un entretien à paraître dans le quotidien économique La Tribune lundi

«Sur cette liste ne figurent que Monaco, Andorre et le Liechtenstein», relève le ministre, qui «souhaite passer en revue les critères qui définissent ce qu'est un paradis fiscal».

«Nous allons confronter la liste officielle de l'OCDE avec les intentions affichées par les Etats qui n'y figurent plus, mais qui n'ont pas amendé leur législation comme ils s'y étaient engagés», poursuit M. Woerth.

«Et d'ici la mi-2009, nous devrions avoir établi une liste plus réaliste de paradis fiscaux, étape indispensable pour aller plus loin», ajoute-t-il, sans citer les nouveaux pays qui pourraient figurer sur cette liste noire.

L'OCDE recense une quarantaine de paradis fiscaux, dont 35 ont pris des engagements de transparence et d'échanges d'informations avec l'Organisation. Seuls trois (le Liechtenstein, Andorre et Monaco) sont qualifiés de «non coopératifs».

Les représentants d'une vingtaine de pays, dont dix ministres, et l'OCDE participeront à la réunion internationale de mardi, convoquée à l'initiative de la France et de l'Allemagne. Les Etats-Unis, en campagne électorale, ont décliné l'invitation.