Les Européens ont décidé lundi de suspendre pour six mois certaines sanctions contre le Bélarus, en autorisant notamment le président Alexandre Loukachenko, parfois surnommé «dernier dictateur d'Europe», à voyager dans l'UE, a indiqué la présidence française de l'UE.

L'UE a décidé de suspendre pour six mois les interdictions de visa pesant sur 36 des 41 responsables figurant actuellement sur une liste de sanctions européennes.Seules restent interdites dans l'UE quatre personnes, dont le ministre de l'Intérieur Vladimir Naoumov, considérées comme responsables de la disparition de quatre personnalités bélarusses dans les années 1999-2000, et la présidente de la commission électorale bélarusse, Lidzya Iarmochyna, a précisé la présidence française.

En revanche, les 41 personnes restent sous le coup du gel de leurs avoirs dans les 27 pays de l'UE.

Cette suspension, conforme à la volonté européenne «d'encourager le dialogue avec les autorités bélarusses» prônée depuis quelques semaines, devrait être réexaminée dans six mois.

Elle est «strictement conditionnée à l'adoption de mesures positives pour renforcer la démocratie et le respect des droits de l'Homme» dans cette ex-république soviétique restée proche de Moscou, a précisé un diplomate européen.

Dans le cadre de leur ouverture envers cette ex-république soviétique restée très proche de Moscou, les responsables européens devaient également rencontrer lundi soir à Luxembourg - pour la première fois depuis 2006 - le ministre bélarusse des Affaires étrangères Sergueï Martinov.

Après l'avoir brièvement rencontré lundi matin, la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner s'était prononcée pour la levée partielle des sanctions.

La libération de prisonniers politiques bélarusses en août «a été un pas essentiel (...) mais nous n'avons pas répondu concrètement. Nous ne devrions donc plus reporter notre réponse, sinon je crains que nous ne renoncions à une possibilité de levier politique», avait-elle expliqué.

«Le Bélarus fait face à un choix historique: soit il prend les mesures nécessaires vers la démocratie et l'indépendance, soit il se résigne à la stagnation. Nous devons donc l'aider à mettre en place ce mouvement», avait-elle ajouté.

La Pologne et la Lituanie, deux pays de l'UE voisins du Bélarus, plaidaient depuis des semaines pour un réexamen des sanctions à l'égard de ce pays, qu'ils considèrent comme potentiellement pivot dans les relations russo-occidentales.

Mais la levée des sanctions ne pouvait être que partielle après que l'OSCE a jugé peu démocratiques les élections législatives du 28 septembre, dans lesquelles aucun candidat de l'opposition n'a été élu.