Une commission du Conseil de l'Europe a demandé jeudi aux pays européens de protéger des détenus de Guantanamo blanchis mais menacés de persécution dans leur pays, voyant là un signe de coopération envers le futur président des États-Unis.

Les deux candidats à la Maison-Blanche, John McCain et Barack Obama, se sont en effet engagés à fermer ce centre de détention.La Commission des questions juridiques et des droits de l'homme s'inquiète du sort d'une cinquantaine de personnes suspectées de terrorisme détenues sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, «qui ont été lavées de tout soupçon d'activité terroriste, mais ne peuvent retourner dans leur pays d'origine où elles risquent la persécution».

«L'empressement des pays européens à leur proposer une assistance humanitaire serait un signe fort apprécié de coopération en direction du futur président des Etats-Unis», indique cette commission de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Elle exhorte les gouvernements européens, qui ont demandé aux Etats-Unis de fermer Guantanamo, «à traduire leurs paroles dans les faits et à offrir une protection humanitaire aux détenus qui ne peuvent retourner dans leur pays d'origine».

«Les deux candidats à la Maison Blanche ont exprimé leur intention de fermer le centre de Guantanamo et ils auront certainement besoin de la coopération des partenaires européens pour cela», conclut la déclaration.

John McCain et Barack Obama se sont tous deux engagés à fermer Guantanamo, mais ils divergent sur la question de savoir qui doit être jugé et devant quels types de tribunaux.

M. McCain est favorable au maintien des tribunaux militaires d'exception, malgré les critiques de juristes qui estiment qu'ils ne préservent pas les droits de la défense.

M. Obama voudrait traduire les accusés devant des juges civils, ou des tribunaux militaires ordinaires.