Le Premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko, s'est dite prête mercredi à accepter toutes les conditions du président Viktor Iouchtchenko, afin de reconstituer la coalition pro-occidentale au pouvoir et éviter des législatives anticipées.

 

«Nous allons, les yeux fermés, accepter tous les ultimatums pour préserver l'orientation stratégique de l'Ukraine, préserver le Parlement et ne pas plonger le pays dans une nouvelle crise», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil des ministres.

«Quand nous allons accepter ces ultimatums, le président va avancer de nouveaux ultimatums, par exemple, concernant le joug mongolo-tatar» datant du Moyen Age, a-t-elle ironisé.

Mme Timochenko a estimé que la présidence «faisait tout pour mener le pays vers les élections anticipées».

«Nous ne le permettrons pas. Nous allons montrer à tout le pays qui veut avoir une coalition démocratique et qui ne veut pas», a-t-elle fait valoir dans une allusion à la présidence.

Le parti du président Iouchtchenko, qui formait une majorité gouvernementale avec le bloc Timochenko, l'a quittée en septembre après l'adoption d'une série de lois réduisant les pouvoirs présidentiels.

Si cette alliance n'est pas renouvelée ou une nouvelle coalition n'est pas formée d'ici à la mi-octobre, voire, selon nombre d'experts, vendredi, le chef de l'État a le droit de dissoudre le Parlement et de décréter de nouvelles législatives.

Mme Timochenko a maintes fois appelé le président et ses partisans à revenir au sein de la coalition mais a jusqu'à présent rejeté les conditions avancées par le chef de l'État (notamment abolition des lois antiprésidentielles et résolution conjointe condamnant l'intervention militaire russe en Géorgie).

Les leaders des groupes parlementaires de ces deux forces devaient poursuivre plus tard dans la journée les négociations visant à réunir la coalition et qui n'ont jusqu'à présent abouti à rien.