Le Parti social-démocrate (SD, ex-communiste) de l'opposition a remporté dimanche les élections législatives en Slovénie devant le Parti Démocrate Slovène (SDS) de centre-droit du Premier ministre Janez Jansa, selon les sondages à la sortie des bureaux de vote des chaînes de télévision.

D'après la chaîne privée POP TV, le SD, dont la tête de liste est un ancien dirigeant communiste, Borut Pahor, progresse très fortement à 31,5% des voix, contre seulement 10,17% aux législatives de 2004. En revanche la formation du chef du gouvernement sortant ne recueillerait que 27,7,% (29,9 en 2004) des suffrages. D'après un sondage de la télévision publique slovène RTV, les sociaux-démocrates l'emportent avec 32,2% des voix.

De plus, les alliés potentiels de centre-gauche des sociaux-démocrates, les libéraux du Parti de la Démocratie Libérale (LDS, 6,1%) et le nouveau parti Zares (9,7%) sont assurés de franchir la barre des 4% nécessaires pour entrer au parlement.

Par contre, les alliés au gouvernement de Janez Jansa, le Parti du Peuple Slovène (SLS, centre-droit, 4,2%) et le parti Nouvelle Slovénie (NSi, centre-droit), sont tous deux en recul, le NSi devant même trembler quant à sa présence au parlement.

La défaite de Janez Jansa avait des prémisses déjà sombres pour le parti du chef du gouvernement: aux municipales en 2006, il avait perdu la capitale Ljubljana et la deuxième ville du pays, Maribor, puis, aux présidentielles de 2007, son candidat avait essuyé une cinglante défaite face au candidat de centre-gauche, Danilo Turk.

Au total, 1,7 million d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les 90 députés de leur 5e parlement national depuis l'indépendance en 1991 et la participation s'élevait à 14H00 GMT à 46%, soit en légère hausse par rapport au scrutin de 2004 (45,51% et une participation finale de 60,65%).

Sur les 90 sièges à pourvoir, 88 iront à des élus de partis politiques et deux respectivement aux minorités hongroise et italienne.

La campagne électorale a été marquée par des accusations de corruption à l'encontre du premier ministre Janez Jansa tandis que la gauche a resserré ses rangs pour reconquérir le pouvoir après quatre années de gouvernement de centre-droit.

Il y a un mois la télévision publique finlandaise a accusé le premier ministre d'avoir touché des pots-de-vin du groupe de défense finlandais Patria, qui a remporté en 2006 le plus gros contrat militaire jamais signé par Ljubljana, accusations qualifiées «d'absurdes» par Janez Jansa.

Ainsi, si Janez Jansa pouvait initialement se targuer d'avoir fait de la Slovénie «l'élève-modèle» des anciens pays communistes nouvellement adhérents à l'Union européenne (UE) et d'avoir été l'artisan de son entrée dans la zone euro, en 2007, le recul de la croissance économique et les accusations de corruption ont, semble-t-il, profité à ses adversaires. Et le fait que la Slovénie ait assumé sous sa direction et sans faux-pas la présidence de l'UE au premier semestre de cette année n'y a apparemment rien fait.

L'an dernier, la Slovénie avait connu un taux de croissance record du Produit intérieur brut (PIB) de 6,8%, alors que cette année le gouvernement ne table plus que sur une croissance de 4,4%. En même temps, le pays a été rattrapé par l'inflation avec une hausse des prix de 6% en août sur un an, soit le taux le plus élevé de la zone euro.