Le président russe, Dmitri Medvedev, a affirmé vendredi que l'OTAN avait «provoqué» le conflit russo-géorgien en août dans le Caucase et réitéré que la Russie n'avait aucune intention de revenir au passé soviétique, avant d'ironiser sur les États-Unis.

«Qu'a décidé l'OTAN? Qu'a-t-elle garanti? Elle n'a fait que provoquer le conflit, c'est tout», a lancé M. Medvedev, cité par les agences russes, en allusion à la guerre russo-géorgienne de cinq jours en août.

Il n'a pas précisé comment l'OTAN avait, selon lui, provoqué ce conflit. La Russie critique vivement le rapprochement entre la Géorgie, ex-république soviétique, et l'Alliance atlantique, à laquelle Tbilissi souhaite adhérer.

«On ne cesse de dire que la Russie va enfin montrer son vrai visage (...) que le régime le plus caractéristique de la Russie va l'emporter, un régime autoritaire et dictatorial», a-t-il poursuivi lors d'une rencontre avec des dirigeants d'ONG au Kremlin.

«On nous pousse (...) derrière un rideau de fer. Je voudrais souligner que ce n'est pas notre voie. Cela n'a aucun sens pour nous de revenir au passé», a-t-il ajouté.

M. Medvedev a plaidé pour un nouveau pacte de sécurité en Europe, afin de remplacer les structures existantes. Le besoin de «conclure d'importants accords avec les Européens devient d'autant plus d'actualité après les événements dans le Caucase», a-t-il dit.

Le maître du Kremlin a par ailleurs ironisé sur les États-Unis, au lendemain du discours à Washington de la secrétaire du Département d'État américain, Condoleezza Rice, sur les relations russo-américaines.

Mme Rice avait affirmé que la Russie était menacée d'isolement en raison de son comportement «autoritaire» et «agressif», tout en ajoutant que les États-Unis continueraient à coopérer «par nécessité» avec ce pays membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.

«Nos partenaires américains disent qu'ils vont continuer de soutenir la Russie, les enseignants, les juges... Il serait intéressant de savoir ce que cela signifie», a ajouté M. Medvedev dans une allusion au programme américain d'encouragement au développement de la société civile russe. «Si ça continue, ils vont aussi choisir nos présidents», a-t-il dit.

De son côté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Iakovenko, a affirmé que Moscou «exclut» toute «possibilité» de guerre avec les États-Unis et, plus largement, «toute action militaire» dans le Caucase après les garanties de sécurité apportées par l'Union européenne du côté géorgien.

L'UE va envoyer 200 observateurs en Géorgie d'ici au 1er octobre, afin de veiller au respect du plan de paix conclu après le conflit armé russo-géorgien en août.

M. Iakovenko a par ailleurs accusé vendredi les États-Unis de bloquer via leur ambassade à Moscou les demandes de visas des dirigeants des républiques séparatistes de Géorgie pour l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.