Le gouvernement français a mis au point vendredi une nouvelle version du projet d'un super-fichier de police controversé, en retirant notamment les références à la santé ou la sexualité, sans toutefois faire taire les opposants à cette base de données qui demandent son retrait.

Le ministère de l'Intérieur devait transmettre vendredi soir le projet de nouveau décret à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui avait émis des réserves sur le fichier «Edvige», institué par décret le 1er juillet.

Le président français Nicolas Sarkozy avait été contraint de reculer face au tollé suscité par ce fichier nourri de données privées de centaines de milliers d'individus, jugé liberticide par l'opposition et les défenseurs de droits de l'homme.

Le nouveau fichier ne recensera plus les «informations relatives» aux personnalités qui «exercent un mandat ou jouant un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif». Exit aussi les mentions sur l'orientation sexuelle ou la santé.

Les hommes politiques opposés à Edvige (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale), comme le leader socialiste François Hollande ou le centriste François Bayrou se sont félicités, qui de cette «marche arrière du gouvernement», qui de cette «victoire de la démocratie».

Mais les syndicats et associations qui avaient lancé le mouvement pour la suppression d'Edvige concentrent leurs critiques sur le fichage dès l'âge de 13 ans des mineurs susceptibles de «porter atteinte à la sécurité publique».

Les syndicats de policiers ont quant à eux regretté l'abandon de cet «outil moderne et transparent» adapté «à la demande de renseignements des gouvernements de gauche comme de droite».