(Miami) Les autorités de Floride ont confirmé mardi à l’AFP avoir organisé l’envoi de migrants par avion du Texas jusqu’en Californie la semaine dernière et ce lundi.  

Les deux groupes de migrants ont effectué ce voyage de façon « volontaire » a assuré le service de gestion des urgences de cet État du sud-est des États-Unis dans un communiqué.

L’entreprise engagée pour transporter les migrants les a confiés à l’association philanthropique Catholic Charities, ont précisé les responsables de Floride qui ont joint à leur communiqué une vidéo dans laquelle on peut voir des personnes sourire, lire des documents stylo en main, et assurer avoir été bien traitées.

Candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024, le gouverneur de Floride Ron DeSantis mène depuis plusieurs mois une politique de déplacement de migrants vers des États démocrates, en signe de protestation contre la politique migratoire menée par le président démocrate Joe Biden.

Il avait notamment revendiqué en septembre dernier le transfert de 48 migrants par avion depuis le Texas vers l’île de Martha’s Vineyard, lieu de villégiature prisée de la haute société américaine, située dans le Massachusetts (nord-est).

M. DeSantis a par la suite promulgué en février une loi autorisant son administration à transférer des migrants en situation illégale vers un autre État, y compris s’ils vivent en dehors de la Floride.  

Le premier groupe de migrants, originaires de Colombie et du Venezuela, est arrivé vendredi à Sacramento, capitale californienne, et le deuxième groupe, venant principalement du Venezuela, a atterri lundi, selon la presse américaine.

Le gouverneur démocrate de Californie a fait savoir lundi son indignation face à cette pratique, menaçant Ron DeSantis de poursuites judiciaires pour « enlèvement ».  

« Ron DeSantis, petit homme pathétique », a tweeté Gavin Newsom. « Ici, ce n’est pas Martha’s Vineyard. Une inculpation pour enlèvement ? », a-t-il ajouté, avec une capture écran d’un article de loi de l’État de Californie concernant les enlèvements.  

« Pour les maires progressistes d’El Paso (Texas) et Denver (Colorado), la relocalisation de ceux qui franchissent illégalement la frontière des États-Unis n’a rien de nouveau. Mais, lorsque la Floride envoie des migrants irréguliers dans une ville sanctuaire, on l’accuse à tort de détention et d’enlèvement », s’est défendu le service de gestion des urgences de Floride.