(Durham) Joe Biden a lancé mardi une série de déplacements à travers les États-Unis pour vanter ses investissements dans l’industrie manufacturière, préfigurant un possible thème de campagne.

« Je suis déterminé à ce qu’on produise à nouveau dans ce pays », a déclaré le président américain depuis une usine du fabricant de semi-conducteurs Wolfspeed à Durham, en Caroline du Nord (sud-est).

Ce groupe industriel y a récemment annoncé un investissement de 5 milliards de dollars, une décision bienvenue du point de vue de l’administration Biden, qui a fait du retour de la production des puces électroniques aux États-Unis une priorité.

La visite du président mardi est le point de départ d’une tournée de trois semaines intitulée « Investir en Amérique », lors de laquelle des hauts responsables de la Maison-Blanche vont visiter quelque 20 États pour promouvoir les créations d’emplois industriels, notamment dans le secteur électronique, largement subventionnées par l’État fédéral.

Selon l’exécutif américain, plus de 435 milliards de dollars de nouveaux investissements ont été annoncés aux États-Unis depuis le début du mandat de Joe Biden, pour moitié dans la transition énergétique et les voitures électriques, pour l’autre dans les semi-conducteurs.

« Si nous investissons aux États-Unis, nous pouvons changer l’avenir de ce pays », a déclaré le démocrate, qui n’a toujours pas formellement annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2024, mais fait part de son intention de se représenter.

L’opposition républicaine l’accuse en retour d’être responsable de la forte inflation. « Biden est éloigné des réalités », a déclaré la cheffe du parti, Ronna McDaniel, dans un communiqué.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a par ailleurs écrit mardi une lettre à M. Biden au sujet du budget américain et du relèvement du plafond de la dette américaine, l’accusant de « refuser de négocier sur des changements importants concernant les dépenses de l’État, qui sont hors de contrôle ».

De nombreux ténors républicains demandent à Joe Biden, comme condition préalable pour relever ce plafond, de couper dans les dépenses de l’État fédéral.

Dans sa réponse, le président américain a, lui, exhorté M. McCarthy à publier une proposition détaillée du budget voulu par les républicains, tout en appelant de nouveau le parti d’opposition à approuver le relèvement du plafond de la dette pour que les États-Unis ne se retrouvent pas en situation de défaut de paiement en juin, ce qui, selon des économistes, pourrait faire vaciller l’économie mondiale.

La conversation sur le budget « doit être distincte d’une action prompte du Congrès pour remplir son obligation élémentaire de payer les factures de la nation et d’éviter une catastrophe économique », a souligné Joe Biden dans sa lettre, publiée mardi soir sur son compte Twitter.

« Ils mettent notre économie en danger en refusant de payer les factures du pays », avait aussi déclaré le président plus tôt dans la journée en Caroline du Nord.