(New York) Un ancien avocat de Donald Trump devenu l’un de ses pires ennemis, Michael Cohen, a témoigné lundi devant un grand jury à New York dans une enquête sur des pots de vin à une actrice porno, dans laquelle l’ancien président américain risque une inculpation.  

Si elle était décidée, une inculpation au pénal serait une première pour un ancien président des États-Unis et une épine dans le pied pour Donald Trump sur son chemin pour un retour à la Maison-Blanche après la présidentielle de 2024.

Donald Trump « doit rendre des comptes pour ses cochonneries », a déclaré Michael Cohen à plusieurs médias en arrivant au tribunal, assurant vouloir « dire la vérité » et ne pas vouloir « se venger ».

Son avocat Lanny Davis, sollicité par l’AFP, a confirmé que son client « était interrogé par le grand jury », un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d’enquête.

Michael Cohen devait témoigner dans l’enquête sur les 130 000 dollars qu’il avait versés en 2016 à l’actrice pornographique Stormy Daniels — Stephanie Clifford de son vrai nom — pour acheter son silence sur une présumée relation qu’elle aurait eue avec Donald Trump.

PHOTO MARKUS SCHREIBER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Stormy Daniels

Le paiement avait eu lieu deux semaines avant le scrutin présidentiel remporté par le républicain contre la démocrate Hillary Clinton.

L’ancien avocat avait été condamné, après avoir plaidé coupable, à trois ans de prison notamment pour avoir orchestré ce paiement en violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Il a assuré avoir agi à la demande expresse du candidat républicain, qui l’aurait remboursé une fois arrivé à la Maison-Blanche.

Jeudi dernier, le New York Times et le Washington Post ont révélé que le parquet de Manhattan avait aussi invité Donald Trump à témoigner devant le grand jury, pouvant signifier qu’une inculpation est proche pour l’ancien président.

Selon le New York Times, Donald Trump pourrait être inculpé pour un délit de fausses déclarations comptables pour dissimuler le paiement à Stormy Daniels.  

Ces charges pourraient s’alourdir et devenir criminelles si les procureurs considèrent que le délit visait à cacher une violation des règles de financement des campagnes électorales, avait aussi expliqué le New York Times.

Après les révélations des deux journaux, Donald Trump avait dénoncé jeudi sur son réseau Truth Social une « chasse aux sorcières politique visant à faire tomber le candidat en tête, [et ce] de loin, du Parti républicain » à la primaire pour la présidentielle de 2024.

« Je n’ai jamais eu de liaison avec Stormy Daniels », avait ajouté Donald Trump, qui est visé dans d’autres dossiers judiciaires mais n’a jamais été inculpé au pénal.