(Washington) Les autorités sanitaires américaines ont proposé vendredi un nouvel assouplissement des restrictions encadrant, depuis les années 1980 et le début de l’épidémie de sida, les dons de sang des hommes homosexuels et bisexuels.

Ces derniers doivent actuellement s’abstenir d’avoir des relations sexuelles pendant trois mois s’ils veulent donner leur sang, et ce, y compris s’ils sont en couple de façon exclusive.

Les nouvelles mesures proposées par l’Agence américaine des médicaments, la FDA, en finiraient avec cette période d’abstinence de 90 jours au profit d’une évaluation individuelle du risque pour chaque donneur.

Alors que l’épidémie de sida faisait des ravages dans les années 1980, la FDA avait imposé une interdiction totale de don de sang aux hommes homosexuels et bisexuels, afin d’éviter la propagation du virus via des produits sanguins.

Sous les nouvelles directives, les potentiels donneurs devront remplir un questionnaire et indiquer notamment s’ils ont eu de nouveaux partenaires sexuels au cours des trois derniers mois, ou s’ils en ont eu plusieurs, comme il est d’usage pour les hétérosexuels.

Ceux qui déclareront avoir eu de nouveaux ou de multiples partenaires sexuels se verraient ensuite demander s’ils ont eu des rapports sexuels par voie anale au cours de cette période. Le cas échéant, ils ne pourraient pas donner leur sang.

Même après cet éventuel assouplissement, les personnes ayant été déclarées positives au VIH ou ayant pris des médicaments pour traiter une infection au VIH continueraient de ne pas pouvoir donner leur sang.

« Cette proposition d’une évaluation individuelle du risque indépendamment du genre ou de l’orientation sexuelle nous permettra de continuer à utiliser les meilleures procédures scientifiques » pour « maintenir un approvisionnement en sang et produits sanguins sûr et en quantité suffisante aux États-Unis », un objectif « primordial pour la FDA », a déclaré dans un communiqué le chef de l’agence, Robert Califf.

La FDA a déclaré que ces nouvelles directives seraient conformes à des règles similaires en vigueur au Canada et en Grande-Bretagne.

Ces mesures seront ouvertes au débat public pendant 60 jours, avant d’être examinées et finalisées.