(Washington) Un Américain a écopé mercredi d’une peine de près de 20 ans de prison pour avoir fomenté, avec un complice condamné la veille à 16 ans de détention, un complot en vue d’enlever la gouverneure du Michigan.  

Barry Croft, 47 ans, est le dernier accusé à être condamné par la justice fédérale dans cette affaire qui avait explosé juste avant la présidentielle de 2020.

Un mois avant ce scrutin très tendu, les autorités avaient annoncé l’arrestation de militants issus d’un groupuscule d’extrême droite, accusés d’avoir voulu s’en prendre à la gouverneure Gretchen Whitmer.

Selon l’acte d’accusation, ces hommes reprochaient à l’élue démocrate d’être « un tyran » à cause des restrictions liées à la COVID-19, et envisageaient de l’enlever afin de la soumettre à un « procès ».

Ils avaient, selon ce document, surveillé les abords de sa maison de vacances et pris des photos d’un pont qu’ils prévoyaient de faire exploser pour faire diversion pendant l’enlèvement.

Deux d’entre eux avaient plaidé coupable en 2021 et ont depuis été condamnés à des peines de quatre et deux ans et demi de prison.

Lors de leur procès, en début d’année, les quatre autres avaient plaidé non coupable, assurant avoir été piégés par des agents infiltrés de la police fédérale et des informateurs qui les auraient poussés à agir, s’entraîner, s’armer.

Deux avaient été acquittés en avril et les jurés n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur le cas de Barry Croft et Adam Fox, présentés comme les meneurs du groupe.

Les procureurs avaient alors décidé d’organiser un nouveau procès, en août, pour ces deux accusés. Cette fois, le jury les avait déclarés coupables en moins de huit heures de délibérations.  

À la suite de ce verdict, Adam Fox, 39 ans, a reçu une peine de 16 ans de prison mardi et Barry Croft, « le leader spirituel » du groupe selon l’accusation, à 19 ans et demi.

En parallèle, la justice locale a elle aussi organisé des poursuites et trois membres du groupe ont été condamnés récemment par un tribunal du Michigan à des peines de 7 à 12 ans de prison.

En 2020, l’arrestation de ces militants avait illustré la menace grandissante posée par les milices de la droite radicale, qui s’était ensuite confirmée lors de l’assaut sur le Capitole à Washington le 6 janvier 2021, auquel avaient participé des membres de groupes tels que les Oath Keepers ou les Proud Boys.