(Washington) Joe Biden a signé vendredi une loi imposant un accord de branche au fret ferroviaire américain et évitant par la même occasion une grève majeure, potentiellement dévastatrice pour l’économie des États-Unis.

Le président américain, qui aime à se présenter comme un défenseur des syndicats et des droits des travailleurs, a dû s’y résoudre alors que se profilait la possibilité de ce mouvement social qui aurait, selon une estimation de l’Association américaine des chemins de fer, amputé l’activité de la première économie du monde de deux milliards de dollars par jour.

Les deux chambres du Congrès avaient, l’une après l’autre, suivi la demande en ce sens du chef de l’État et entériné le passage en force de l’accord de branche, comme elles sont habilitées à le faire en vertu d’une loi de 1926.

L’accord prévoit une augmentation de salaire de 24 % au cours de la période de cinq ans allant de 2020 à 2024 (avec effet rétroactif), ainsi qu’un jour de congé personnel supplémentaire. Il n’impose en revanche pas aux employeurs de proposer des jours de congé maladie, raison pour laquelle quatre des 12 syndicats de cheminots l’avaient rejeté.

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Lors de la cérémonie de signature de la loi vendredi, Joe Biden a estimé que le Congrès avait « évité ce qui aurait sans aucun doute été une catastrophe économique ».

« Sans le fret ferroviaire, beaucoup des industries américaines se seraient simplement mises à l’arrêt », a-t-il dit, ajoutant que ses conseillers craignaient que 750 000 emplois ne soient perdus en deux semaines si la grève avait eu lieu.