(Washington) Une dernière fois, depuis le podium de la salle de presse de la Maison-Blanche, le Dr Anthony Fauci a incité mardi les Américains à se faire vacciner contre la COVID-19, avant de quitter le mois prochain son rôle de conseiller du président sur la pandémie.

« S’il vous plaît, pour votre sécurité et celle de votre famille, faites votre rappel mis à jour contre la COVID-19 dès que vous êtes éligible », a déclaré l’immunologue de 81 ans, dans ce qu’il a appelé son « message final ».

Une dose de rappel ciblant spécifiquement le variant Omicron est autorisée depuis cet été aux États-Unis, mais seuls 35 millions d’Américains, soit 11 % de la population éligible (à partir de 5 ans), ont pour le moment reçu cette piqûre.  

La Maison-Blanche, qui martèle que la vaccination contre la COVID-19 sera désormais annuelle, comme la grippe, a lancé mardi un « sprint » de six semaines pour convaincre davantage d’Américains de relever leur manche d’ici la fin de l’année.

Les autorités craignent une vague d’infections durant l’hiver, alimentée par les fêtes de fin d’année, au moment où le pays est également confronté à une épidémie de grippe et d’un autre virus respiratoire (VRS).

Selon une nouvelle étude des autorités sanitaires mardi, cette dose de rappel contre la COVID-19, dite « bivalente », car elle cible le variant Omicron en plus de la souche originelle du virus, réduit effectivement les risques de développer la maladie : d’environ 30 % lorsqu’elle est réalisée deux ou trois mois après la précédente dose.

« Lorsque je vois des gens dans ce pays ne pas se faire vacciner, à cause des divisions et de désaccords idéologiques, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la santé publique, en tant que médecin, cela me peine », a déclaré Anthony Fauci.

D’abord conseiller du président républicain Donald Trump avant le démocrate Joe Biden, le Dr Fauci s’est retrouvé mêlé à d’innombrables polémiques, lui qui avait toujours veillé à se tenir à l’écart de la politique. En 2020, à ce même podium de la Maison-Blanche, il avait plusieurs fois poliment corrigé le président Trump.

« La façon de contrer la désinformation, c’est de tout faire, aussi souvent qu’on le peut, pour donner des informations correctes », a-t-il martelé mardi.

La COVID-19 n’aura représenté qu’« un fragment » de sa carrière, a souligné celui dont le travail pour lutter contre l’épidémie de sida est mondialement reconnu.

Il quittera également en décembre son poste de directeur de l’Institut national des maladies infectieuses (NIAID), qu’il occupait depuis 38 ans.

« Ce dont j’aimerais que les gens se souviennent, c’est que tous les jours, durant toutes ces années, j’ai donné tout ce que j’avais », a-t-il déclaré.