Renversement de pouvoir attendu à la Chambre des représentants : en fin de soirée mardi, les républicains étaient en voie de prendre le contrôle de la Chambre basse du Congrès. Mais cette victoire ne sera probablement pas aussi éclatante que prévu.

À minuit trente, les républicains avaient remporté 174 des 435 sièges de la Chambre des représentants. Les démocrates en comptaient 133. Le décompte des voix n’était pas suffisamment avancé dans les autres courses pour pouvoir déterminer un gagnant.

Les derniers pronostics avaient prédit une récolte d’une vingtaine de sièges supplémentaires pour les républicains, eux qui en détenaient déjà 212 avant les élections. Cette récolte pourrait en fin de compte être un peu moindre, soit entre 10 et 15 sièges. La Floride a notamment livré trois nouveaux sièges dans le camp républicain.

Les têtes d’affiche républicaines de la Chambre ont facilement été réélues. Marjorie Taylor Greene est de retour au Congrès, après avoir battu sa rivale démocrate qui avait amassé plus d’argent qu’aucun autre candidat au pays. Tout ce butin n’aura pas été suffisant pour stopper celle qui s’est fait connaître pendant son premier mandat pour ses propos racistes, antisémites et conspirationnistes.

PHOTO YUKI IWAMURA, AGENCE FRANCE-PRESSE

La représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez avec des électeurs, dans l’arrondissement de Queens, à New York, mardi

Chez les démocrates, les représentants les plus en vue comme Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Rashida Tlaib – le trio surnommé « The Squad » – seront de retour à la Chambre.

En Floride, le démocrate Maxwell Alejandro Frost a été élu dans la région d’Orlando. Âgé de 25 ans, l’âge minimum pour siéger à la Chambre, il sera le premier représentant de la « génération Z » et le premier Afro-Cubain à faire son entrée au Congrès.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a aussi été réélue dans sa circonscription en Californie.

Redécoupage défavorable

Dans cette bataille pour le contrôle de la Chambre, les démocrates se sont retrouvés à devoir défendre certains sièges dans ce qui était considéré comme des châteaux forts bleus.

C’est le cas des banlieues de New York. Le représentant démocrate de longue date Sean Patrick Maloney a dû défendre son territoire plus férocement que prévu face à son rival républicain et tirait de l’arrière par six points au moment de mettre sous presse. Quatre autres districts de la région, détenus par des démocrates, ont également été le théâtre de chaudes luttes après un redécoupage de la carte électorale.

Selon le site Politico, la pratique du « gerrymandering » (qui consiste à redessiner les limites d’une circonscription pour favoriser l’élection d’un parti) a été plus sévèrement encadrée ces dernières années dans les États où les démocrates sont au pouvoir que dans les États républicains. Dans l’État de New York, par exemple, le redécoupage s’est fait sous la supervision des autorités judiciaires, ce qui n’a pas été le cas en Floride ou en Ohio, selon ce que rapporte Politico.

Cela dit, il est loin d’être inhabituel pour un président d’essuyer des pertes à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat. Sous Donald Trump, les républicains avaient perdu 40 sièges à la Chambre en 2018, tandis qu’en 2010, pendant le premier mandat de Barack Obama, les démocrates en avaient perdu 63.