(Los Angeles) Les guetteurs armés qui surveillent certains lieux de vote en Arizona, accusés par plusieurs associations de mener une « campagne d’intimidation » des électeurs, n’ont désormais plus le droit d’approcher à moins de 75 mètres des urnes avant les élections de mi-mandat, selon une décision de la justice américaine.

Les personnes actuellement postées quotidiennement devant certaines urnes métalliques où les Américains peuvent déposer leur bulletin en avance sont temporairement « interdites de […] porter des armes à feu dans un périmètre de 250 pieds » autour des boîtes, soit 76 mètres, et de « porter un gilet pare-balles » dans le même périmètre, selon cette décision rendue mardi par un juge fédéral.

Il leur est également interdit d’approcher même sans armes à moins de 75 pieds (23 mètres) des urnes, de suivre les électeurs et de leur parler, à moins que ces derniers ne leur adressent la parole en premier.

Le vote pour les élections de mi-mandat a commencé depuis une dizaine de jours en Arizona, un État du sud-ouest américain où Joe Biden a devancé Donald Trump d’à peine 10 000 voix en 2020, dans un climat très tendu, gangrené par la suspicion alimentée par les théories du complot.

Plusieurs guetteurs anonymes, dont certains portent des armes à feu – ce qui est légal en Arizona –, stationnent près des urnes et filment les électeurs qui viennent voter avant le scrutin du 8 novembre.  

À Mesa, en banlieue de la capitale de l’État Phoenix, le shérif a dû intervenir pour évacuer deux hommes armés en tenue paramilitaire.

Plusieurs associations ont porté plainte en dénonçant une « campagne d’intimidation » des électeurs, coordonnée selon elles par un groupe de « patriotes » autoproclamés, « Clean Elections USA ».

Mardi, le juge a également interdit à ce groupe de diffuser de fausses informations en ligne concernant le scrutin, après que sa fondatrice Melody Jennings a faussement assuré que les électeurs peuvent seulement donner procuration à leur conjoint en Arizona.

Depuis l’élection présidentielle de 2020, plusieurs groupes d’extrême droite ont diffusé des théories du complot selon lesquelles certaines urnes avaient été bourrées de faux bulletins aux États-Unis. Et ce malgré les différentes enquêtes et recomptages qui ont démontré la validité des résultats.

En Arizona, les trois candidats républicains pour les postes de gouverneur, sénateur et secrétaire d’État – un haut responsable en charge du processus électoral – contestent toujours vigoureusement les résultats de 2020.