(Washington) Soixante-six cliniques ont arrêté de pratiquer des interruptions de grossesse aux États-Unis depuis la décision de la Cour suprême de ne plus garantir le droit des femmes à avorter, selon une étude mise en ligne jeudi.

Dans les 100 jours ayant suivi cet arrêt historique, 13 États ont totalement interdit les avortements sur leur sol et deux autres – le Wisconsin et la Géorgie – l’ont fortement restreint, d’après ce rapport de l’institut Guttmacher.

Dans ces 15 États, qui comptaient 79 cliniques pratiquant des intavortements avant la volte-face de la Cour, 26 ont complètement fermé, dont celle au cœur de la décision de la Cour, surnommée « la maison rose » dans le Mississippi.

Quarante cliniques ont arrêté de pratiquer des avortements tout en continuant à fournir d’autres soins, précise cet institut, qui milite pour l’accès à la contraception et aux avortements dans le monde.

Les 13 établissements qui continuent de pratiquer des avortements sont tous situés en Géorgie, où il reste légal d’interrompre une grossesse, mais uniquement dans les six premières semaines.

Plus de 125 000 avortements avaient eu lieu en 2020 dans les 14 États n’ayant plus aucune clinique (dont le Texas, le Missouri, la Louisiane ou l’Arizona) et plus de 41 000 en Géorgie.

Environ 22 millions de femmes en âge de procréer vivent dans ces États, ce qui représente 29 % des Américaines de cette classe d’âge.

Désormais, leurs habitantes « doivent se rendre dans un autre État pour avorter [avec les coûts directs et indirects de transport, garde d’enfants et absence de son emploi], avorter par leurs propres moyens ou poursuivre leur grossesse », soulignent les auteurs de l’étude.

La fermeture de ces établissements pèse sur les autres États, où les cliniques pratiquant des avortements sont « inondées » de demandes et « aux limites de leurs capacités », créant des délais plus longs pour les patientes.

La situation « va continuer de se détériorer », écrit l’institut Guttmacher. D’autres États, comme l’Indiana, l’Ohio, ou la Caroline du Sud, disposent de lois interdisant les avortements qui ont été bloquées en justice, mais pourraient bientôt entrer en vigueur.

À terme, 26 États sur 50 devraient bannir totalement la procédure sur leur sol ou fortement la réduire, selon cette enquête.