Toute la côte ouest de la Floride, des Keys jusqu’à la capitale Tallahassee tout au nord, se prépare à l’arrivée de l’ouragan Ian qui pourrait atteindre une force de catégorie 4 au cours des prochaines heures.

À 20 h, lundi, le Centre national des ouragans des États-Unis prévoyait l’arrivée de l’ouragan sur la partie ouest de Cuba tard lundi ou tôt mardi matin. Puis, il passerait à l’ouest des Keys dans la journée avant d’atteindre la région de Tampa Bay tôt mercredi. Une onde de tempête de 3 mètres et jusqu’à 25 centimètres de pluie, voire une quarantaine de centimètres par endroit, sont prédits dans la région de Tampa Bay, ce qui représente un risque d’inondation pour les communautés plus basses.

D’ailleurs, les habitants de toute la zone A de Tampa Bay ont eu ordre de quitter les lieux. « Nous avons demandé aux gens de toute la zone A qui est en bordure de la côte de se préparer à partir, a déclaré la mairesse Jane Cantor dans un point de presse lundi après-midi. Nous avons 126 miles [203 kilomètres] de front de mer uniquement pour notre ville. Les gens n’ont pas besoin de trop s’éloigner, mais de rester loin de la côte, car la première préoccupation, c’est l’onde de la tempête. »

Dans le secteur de Tampa et de St. Petersburg, l’arrivée de l’ouragan fait beaucoup jaser parce que la région n’a pas été secouée par un évènement météo aussi important depuis un siècle.

Mais avant Tampa Bay, ce sont les Keys, et tout particulièrement Key West tout au bout de l’archipel, qui seront les premières zones américaines touchées. « Nous nous préparons déjà depuis deux jours, a indiqué la mairesse de Key West, Teri Johnston, en entrevue avec La Presse lundi matin. Nous demandons aux gens d’avoir sept jours de réserve : eau, nourriture, médicaments. S’ils ont une génératrice, qu’ils vérifient qu’elle soit en bon état. »

Elle poursuit : « À la municipalité, tous nos véhicules non essentiels ont été mis à l’abri dans un garage en hauteur. Nous avons nettoyé nos égouts pluviaux. Et toutes les trois heures environ, nous communiquons avec les citoyens pour les informer de l’évolution de la situation. »

PHOTO FOURNIE PAR LA VILLE DE KEY WEST

Teri Johnston, mairesse de Key West

Key West compte 26 000 habitants auxquels s’ajoutent, à l’heure actuelle, environ 20 000 touristes, dont bon nombre de Canadiens.

« Pour l’instant, nous n’avons pas déclaré un ordre d’évacuation. Donc, les touristes sont encore ici, dit la mairesse Johnston. La tempête s’annonce puissante et on anticipe beaucoup de pluie, du vent et des inondations localisées, pouvant aller jusqu’à un mètre. Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les gens vivant sur les bateaux. Ils doivent revenir à terre et trouver refuge. Le port sera fermé lundi soir à 22 h par les garde-côtes. Les gens au large feraient mieux de rentrer. »

La NASA a de son côté décidé d’annuler le lancement et de rentrer sa mégafusée Artémis-1 de 98 mètres de hauteur dans son hangar. En raison de problèmes techniques, le décollage de la fusée a déjà été reporté à plusieurs reprises. Mais la décision de la ramener au hangar constitue « la bonne décision », a dit Jim Free, administrateur associé de la NASA, dans un tweet.

En conférence de presse lundi, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, qui a déclaré l’état d’urgence, a indiqué que 5000 membres de la Garde nationale étaient en état d’alerte. Deux mille autres membres de la Garde nationale du Tennessee, de la Géorgie et de la Caroline du Nord se tiennent aussi prêts à intervenir. « Il n’y a pas à paniquer, mais préparez-vous », a déclaré le gouverneur.

Au Québec

Au Québec, les voyagistes et compagnies aériennes suivent aussi la situation de près.

« Nous avions un vol pour Cuba (Santa Clara/Cayo Coco) dimanche et pour celui-ci, nous avons appliqué notre politique concernant les ouragans, dit Bernard Côté, directeur du marketing, des relations publiques et des médias sociaux de Transat. Nous avons créé une cellule à l’interne pour surveiller la situation et on se parle plusieurs fois par jour. S’il y a un risque que l’ouragan impacte nos voyageurs, nous entrons en contact avec eux. »

En cas d’ouragan, Transat peut envoyer un avion pour aller chercher plus tôt les clients sur place. Les clients peuvent aussi modifier les dates de leurs vacances. « On ne veut pas que les gens se rendent dans des endroits dangereux. La priorité est la sécurité de tout le monde », dit M. Côté.

Avec l’Associated Press et l’Agence France-Presse