(Nations unies) Joe Biden a accusé mercredi la Russie d’avoir « violé de manière éhontée » les principes fondateurs de la Charte des Nations unies, autour desquels il a appelé tous les pays, démocratiques ou non, à s’unir.

Le président américain a martelé que l’institution reposait sur « l’interdiction claire de s’approprier par la force le territoire du pays voisin », et a ajouté, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU : « Cette guerre anéantit le droit de l’Ukraine à exister, tout simplement ».

Face à cette invasion menée par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, Joe Biden a aussi estimé que le temps était venu de réformer cet organe, souvent paralysé par l’usage du droit de veto.

Conseil de sécurité

Il a appelé à « augmenter le nombre de membres permanents et non permanents » du Conseil de sécurité afin que des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés.

Cet organe majeur compte pour l’heure cinq membres permanents : États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Chine.

Le président américain, tout en redisant sa conviction que la démocratie était le meilleur régime, a concentré ses attaques sur la Russie, mais opté pour un ton plus conciliant avec le grand rival, la Chine.

« Permettez-moi d’être très direct », a-t-il déclaré. « Les États-Unis ne cherchent pas de conflit. Les États-Unis ne cherchent pas de guerre froide » avec la Chine, a encore dit Joe Biden en affirmant une nouvelle fois que la position américaine à propos de Taïwan, un sujet extrêmement contentieux, n’avait pas changé.

Après que Vladimir Poutine a menacé d’utiliser l’arme atomique mercredi, des propos « dangereux » selon Joe Biden, ce dernier a dit : « Il est impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener ».

« Courageuses femmes d’Iran »

Affirmant la volonté des États-Unis de continuer à s’engager pour le contrôle et la non-prolifération, il a aussi déclaré : « Nous ne permettrons pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire », en disant sa préférence pour la voie diplomatique afin de l’éviter.

Toujours à propos de l’Iran, il a affirmé : « Nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d’Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires. »

Concluant son discours aux accents volontairement rassembleurs, à l’heure où certains grands pays émergents ont commencé à prendre leurs distances avec la Russie, le président américain a lancé : « Déclarons ensemble, à nouveau, sans équivoque, que les nations du monde sont toujours unies. »

« Nous ne sommes pas des témoins passifs de l’Histoire. Nous sommes les auteurs de l’Histoire. Nous pouvons y arriver », a dit Joe Biden, renouant avec l’optimisme qui caractérise nombre de ses discours.

Plaidoyer en faveur d’un État palestinien

Le président américain Joe Biden a réitéré que les États-Unis appelaient de leurs vœux à la création d’un État palestinien, mais il n’a fait part d’aucune initiative visant à relancer les négociations de paix avec Israël.

« Nous continuerons à plaider en faveur d’une paix négociée et durable entre l’État démocratique juif d’Israël et le peuple palestinien », a affirmé le président américain dans un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Il a souligné que la solution à deux États « reste de notre point de vue la meilleure façon d’assurer la sécurité et la prospérité d’Israël à l’avenir et d’offrir aux Palestiniens un État auquel ils ont droit ».

Le président Biden avait tenu des propos similaires lors de sa visite en Israël et dans les Territoires occupés en juillet dernier, sans obtenir d’avancées particulières.

M. Biden s’était contenté de rencontrer des dirigeants des deux côtés, annonçant des aides financières aux Palestiniens et un projet pour déployer la 4G en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens sont au point mort depuis 2014.