(Washington) L’ancien vice-président Mike Pence a appelé mercredi les républicains à cesser d’attaquer les principaux organismes d’application de la loi du pays à la suite de la perquisition effectuée par le FBI à Mar-a-Lago, la résidence de l’ancien président Donald Trump à Palm Beach, en Floride.

Les républicains du Congrès, y compris des membres de la direction du parti, ont réagi avec fureur à la perquisition du 8 août, qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur la gestion de documents confidentiels par M. Trump. Certains législateurs ont appelé à « dégrader » ou « détruire » le FBI, même si des voix plus modérées ont critiqué leurs collègues pour leur rhétorique.

S’exprimant lors d’un évènement politique dans le New Hampshire, M. Pence a déclaré que les républicains pouvaient tenir le département de la Justice et le FBI responsables de leurs décisions « sans attaquer le personnel de rang des forces de l’ordre ».

« Notre parti est aux côtés des hommes et des femmes qui se tiennent sur la mince ligne bleue [thin blue line] au niveau fédéral, étatique et local, et ces attaques contre le FBI doivent cesser, a plaidé Mike Pence. Les appels au définancement du FBI sont tout aussi erronés que les appels au définancement de la police. »

Les remarques de M. Pence, qui semble se positionner pour se présenter à la présidence, soulignent sa volonté de se séparer de l’aile du Parti républicain la plus fidèle à Trump.

Elles illustrent également les dangers politiques de critiquer une agence d’application de la loi, en particulier pour un parti qui se présente comme le défenseur de la loi et de l’ordre.

Les appels à un ton plus prudent ont été lancés alors que des menaces se sont multipliées contre les forces de l’ordre. Un homme armé a notamment attaqué un bureau du FBI à Cincinnati la semaine dernière. De son côté, le département de la Sécurité intérieure a distribué un bulletin de renseignements aux forces de l’ordre du pays, les avertissant d’une « augmentation des menaces et des actes de violence » après la perquisition de Mar-a-Lago.

Commission d’enquête sur le 6-Janvier

M. Pence a également déclaré mercredi qu’il envisagerait de s’entretenir avec la commission spéciale de la Chambre des représentants chargée d’enquêter sur l’attentat du 6 janvier 2021 au Capitole. Cela constitue l’indication la plus claire à ce jour de sa volonté de participer aux travaux de la commission, qui doit reprendre les auditions publiques sur ses conclusions le mois prochain.

L’ancien vice-président s’est rarement exprimé publiquement sur la façon dont il répondrait à une demande d’interview de la commission, mais ses avocats ont commencé à discuter avec la commission dès l’été dernier, indiquant qu’ils n’étaient pas certains de ce que Mike Pence pourrait faire.

S’il y avait une invitation à participer, je l’envisagerais.

Mike Pence, ancien vice-président

Mais en ajoutant une note de prudence, M. Pence a poursuivi en disant que ce serait « sans précédent dans l’histoire » pour un vice-président « d’être convoqué pour témoigner au Capitole ».

Ces dernières semaines, le panel a discuté de ce qu’il convenait de faire avec certains des témoins potentiels les plus en vue, comme Pence ou Trump lui-même, et les législateurs ne sont pas parvenus à une conclusion sur la façon de procéder avec l’un ou l’autre homme.

La commission avait initialement pensé que les deux hommes s’opposeraient aux tentatives de les faire témoigner, et certains législateurs craignaient qu’une bataille publique pour les faire témoigner sous serment ne détourne l’attention du travail de collecte des faits concernant l’attaque du 6-Janvier et les évènements qui l’ont précédée.

PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bennie Thompson, président de la commission d’enquête sur le 6-Janvier

Le président de la commission, le député Bennie Thompson du Mississippi, a déjà déclaré que la commission avait exclu de citer Pence à comparaître, invoquant les « informations importantes » qu’elle avait reçues de deux de ses assistants, Marc Short et Greg Jacob, qui ont tous deux témoigné.

Un porte-parole de la commission a refusé de commenter mercredi les dernières déclarations de M. Pence.

Un autre témoin potentiellement très médiatisé, Virginia Thomas, épouse du juge de la Cour suprême Clarence Thomas et partisane des efforts de Trump pour rester au pouvoir après l’élection de 2020, figure toujours sur la liste des témoins à appeler de la commission, même si elle a réfuté les tentatives d’interview.

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