(Washington) La justice fédérale américaine a condamné lundi à la prison à vie deux hommes blancs, un père et son fils, coupables d’avoir pourchassé et tué en 2020 le jeune joggeur noir Ahmaud Arbery.

Travis McMichael, 36 ans, et son père Gregory McMichael, 66 ans, avaient déjà été condamnés à la perpétuité sans possibilité de libération anticipée par la justice de l’État de Géorgie, où le crime a été commis.

La juge fédérale officiant lors de ce second procès a condamné les deux hommes à la perpétuité pour « crime raciste » et a refusé leur requête de transfert dans une prison fédérale pour le reste de leur sentence.

Le 23 février 2020, Ahmaud Arbery, 25 ans, faisait un jogging à Brunswick, une localité côtière de Géorgie, quand il a été pris en chasse par les deux hommes accompagnés d’un voisin, armés et à bord de deux pick-up. Après quelques minutes de course-poursuite, Travis McMichael avait abattu le jeune Afro-Américain.

PHOTO LEWIS M. LEVINE, ASSOCIATED PRESS

Wanda Cooper-Jones, à droite, mère d’Ahmaud Arbery, avec le révérend Jesse Jackson à ses côtés, s’adresse aux médias après la condamnation de Travis McMichael devant un tribunal fédéral à Brunswick, en Géorgie, le lundi 8 août 2022.

Ahmaud Arbery était ensuite devenu un emblème du mouvement Black Lives Matter lors des grandes manifestations antiracistes de 2020.

Le troisième accusé, William Bryan, qui a participé à la poursuite d’Ahmaud Arbery en la filmant, avait été condamné lors du premier procès à la perpétuité avec possibilité de libération anticipée après 30 ans de réclusion. Il a été condamné à 35 ans de prison au procès fédéral.

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Cette photo montre, de gauche à droite, Travis McMichael, William « Roddie » Bryan et Gregory McMichael pendant leur premier procès au palais de justice du comté de Glynn à Brunswick, en Géorgie.

Ce second procès, contrairement au premier, a placé la dimension raciste du meurtre au cœur des débats.

L’accusation avait notamment listé les insultes racistes particulièrement violentes proférées par les trois hommes par le passé, dans le but de rendre compte de l’état d’esprit des accusés lorsqu’ils se sont lancés à la poursuite d’Ahmaud Arbery.  

« Les poursuites engagées par le ministère de la Justice et les peines décidées par le tribunal aujourd’hui ont montré clairement que les crimes à caractère raciste n’ont pas leur place dans ce pays », a déclaré le ministre américain de la Justice, Merrick Garland dans un communiqué.  

« La protection des droits civiques et la lutte contre la violence du suprémacisme blanc font partie des objectifs fondateurs du ministère de la Justice », a-t-il ajouté.