(Washington) L’ancien vice-président Mike Pence pourrait être assigné à comparaître devant la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole, a affirmé dimanche l’un de ses membres, l’élu démocrate Adam Schiff, avant de nouvelles auditions publiques prévues la semaine prochaine.

Jeudi, cette commission parlementaire avait détaillé, lors d’une troisième audition retransmise en direct à la télévision, les nombreuses pressions exercées par l’ancien président Donald Trump sur son vice-président pour tenter de l’empêcher de certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle, le 6 janvier 2021.  

« Il y a encore certaines personnes clés que nous n’avons pas encore interrogées, et que nous aimerions interroger », a déclaré dimanche sur CNN Adam Schiff. Questionné sur la possibilité d’une assignation à comparaître de Mike Pence, il a déclaré : « C’est certainement une possibilité ».

« Nous n’excluons rien ni personne à l’heure actuelle », a-t-il ajouté, tout en précisant ne pas pouvoir « dévoiler quelles conversations privées [étaie]nt ou non en train d’avoir lieu concernant certains individus ».

Les élus formant cette commission – sept démocrates et deux républicains – ont déjà entendu plus de 1000 témoins, dont deux enfants de l’ancien président, pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après l’évènement.

Près de six Américains sur dix (58 %) pensent que Donald Trump devrait être poursuivi pour son rôle dans l’attaque du 6 janvier, selon un sondage ABC News/Ipsos publié dimanche. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 52 % d’Américains le déclarant en avril, avant le début des auditions de la commission d’enquête.  

Mais seulement 9 % des Américains disent suivre de près ces auditions, selon ce même sondage.

« Vie en danger »

Les prochaines auditions publiques de cette commission doivent avoir lieu mardi et jeudi en milieu de journée. Mardi, cette quatrième session portera sur les pressions exercées sur des élus locaux de certains États, notamment en Géorgie, lors du comptage des voix.  

Lors d’un appel téléphonique avec le secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, Donald Trump lui avait demandé de « trouver » assez de bulletins de vote en sa faveur pour renverser l’issue du scrutin.  

Le 6 janvier, la procédure de certification des résultats de l’élection présidentielle devant le Congrès ne devait en principe être qu’une simple formalité. Mais le président Trump avait tenté de forcer la main de Mike Pence pour bloquer le processus.  

Photo ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, archives Agence France-Presse

L’assaut du Capitole du 6 janvier 2021

M. Pence avait finalement publié une lettre dans laquelle il affirmait ne pas en avoir les pouvoirs. Au même moment, les manifestants pro-Trump commençaient à se presser autour du Congrès – des images qui ont circulé dans le monde entier.

« Ce jour-là, il a été un héros de résister à toutes les campagnes de pression », a jugé dimanche sur NBC Jamie Raskin, élu démocrate de la Chambre des représentants et membre de la commission d’enquête.

Ces pressions ont « mis sa vie en danger », a aussi estimé Adam Schiff.

Dans la foule qui prenait le Congrès d’assaut, des partisans de Donald Trump appelaient à « pendre Mike Pence ».

Après de longs mois de silence, l’ancien vice-président a évoqué publiquement l’horreur du 6 janvier lors d’un discours en Floride, mi-février.

« Le président Trump a dit que j’avais le droit d’inverser l’élection, mais le président Trump a tort », a-t-il affirmé, actant sa rupture définitive avec l’ancien homme d’affaires.