Tom Rice, un des dix représentants républicains ayant voté pour le procès en destitution (impeachment) du président Donald Trump à la suite de l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, a perdu son siège lors d’élections primaires tenues mardi soir en Caroline du Sud, au Texas, dans le Maine et au Nevada.

Représentant du 7district de la Caroline du Sud à la Chambre des représentants depuis le 3 janvier 2013, M. Rice n’a récolté que 24 % des votes et a été battu par Russell Fry, élu républicain de cet État ayant reçu l’appui de Donald Trump.

D’ailleurs, les candidats appuyés par le 45e président des États-Unis ont connu de bonnes primaires mardi soir, indiquent les plus récents dépouillements.

photo fournie par le congrès des États-Unis

Tom Rice

Selon le site fivethirtyeight.com, six des sept candidats à la Chambre des représentants, au Sénat ou à un poste de gouverneur appuyés par Trump auraient remporté leur élection ou étaient en avance en fin de soirée.

Toujours en Caroline du Sud, la représentante du district numéro 1, Nancy Mace, qui s’était attiré les foudres du président Trump pour l’avoir critiqué à la suite de l’insurrection du 6-Janvier, a été réélue avec 53 % des voix. Elle a battu la candidate Katie Arrington, qui avait reçu l’appui de M. Trump. Mais, contrairement à son collègue Tom Rice, Nancy Mace n’avait pas voté pour la mise en accusation du président.

Et la suite ?

Tom Rice est le premier des dix représentants républicains du Congrès à perdre son siège après avoir voté pour l’impeachment de Trump. Mais il risque de ne pas être le seul, estime Rafael Jacob, chercheur en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (UQAM).

photo tirée du compte Facebook de Tom Rice

Le candidat défait Tom Rice a concédé la victoire à son adversaire sur Facebook.

Faisant le constat que quatre de ces dix élus républicains ne se représentent pas aux élections de mi-mandat en novembre, M. Jacob indique : « On n’a pas besoin de lire très loin entre les lignes pour comprendre que ce qui est à la base de l’annonce de leur retraite est qu’ils allaient probablement se faire battre aux primaires. »

« Avec des nuances, on a la démonstration que Donald Trump demeure une figure extrêmement forte, poursuit-il. Il n’est pas tout-puissant. Nous l’avons constaté au mois de mai lorsqu’à peu près tous les candidats importants qu’il avait appuyés dans les primaires de la Géorgie ont mordu la poussière. »

Quand on regarde l’ensemble du portrait depuis le début des primaires, il y a plusieurs semaines, il est assez clair que si vous êtes un élu ou un candidat républicain et que vous osez défier Trump, cela vient avec un risque politique énorme.

Rafael Jacob, chercheur en résidence à la Chaire Raoul-Dandurand

La représentante du Wyoming Liz Cheney, qui siège à l’actuelle commission d’enquête sur les évènements du 6 janvier 2021, mettra son siège en jeu aux primaires du 2 août, et chez les analystes, d’aucuns estiment que ses chances de réélection sont minces. L’autre républicain siégeant à la commission de neuf élus, Adam Kinzinger (Illinois), ne se représente pas cet automne.

Photo Andrew Harnik, Associated Press

Liz Cheney est l’actuelle vice-présidente de la commission examinant les évènements du 6 janvier 2021 au Capitole.

Rappelons qu’aux États-Unis, le mandat électoral des membres de la Chambre des représentants est de deux ans. Rappelons aussi que Donald Trump a été mis en accusation deux fois à la fin de son mandat à la présidence, mais a survécu aux procès intentés au Sénat, où il faut un vote aux deux tiers (67 sénateurs) pour destituer un président.

Démocrates : un siège de moins

Par ailleurs, dans une élection spéciale tenue mardi au Texas à la suite de la démission du représentant démocrate Filemon Vela, la candidate républicaine Mayra Flores, fille d’immigrants mexicains, a été élue avec 51 % des voix.

Ce gain gruge d’un siège la mince majorité (220-209) que les démocrates possèdent à la Chambre des représentants. Selon le New York Times, cette victoire illustre aussi un gain de popularité des républicains dans la communauté latino-américaine.