(Washington) Des milliers de fidèles de la principale Église protestante américaine ont approuvé à une large majorité mardi, en plein scandale concernant des centaines d’agressions sexuelles, la mise en place d’outils pour lutter contre ce fléau, selon des médias américains.

Ces outils comprennent une base de données baptisée « Ministry check » (Contrôle du ministère) qui recensera publiquement les membres de la Southern Baptist Convention accusés d’abus sexuels, ainsi qu’une « task force » chargée de mettre en place les réformes visant à lutter contre les agressions sexuelles au sein de cette institution religieuse.

Plus de 8000 fidèles de cette Église qui en compte plus de quinze millions, surtout dans le sud des États-Unis, sont rassemblés pour leur assemblée annuelle à Anaheim, en Californie, et la plupart ont soutenu ces deux propositions, selon plusieurs médias américains, dont le quotidien Houston Chronicle.

C’est ce journal qui, associé au San Antonio Express-News, avait révélé en 2019 l’énorme scandale impliquant près de 400 pasteurs, bénévoles et éducateurs de la Southern Baptist Convention ayant commis des agressions sur plus de 700 victimes au cours de deux décennies.

Un rapport d’enquête indépendant, commandé par l’Église, avait en outre conclu en mai que l’institution religieuse avait, pendant des années, pratiqué l’obstruction et la dissimulation face aux témoignages des victimes.

Quelques jours après la publication de ce rapport accablant, l’Église avait en outre rendu public un document de 205 pages listant depuis 2007 ses membres ayant été accusés de violences sexuelles.

« Ne vous trompez pas, […] nous sommes à un moment charnière », a commenté mardi le pasteur Bruce Franck, qui a piloté le groupe de travail de la Southern Baptist Convention sur les abus sexuels, selon le Washington Post.