(Washington) Des experts indépendants ont recommandé mardi l’autorisation en urgence aux États-Unis du vaccin contre la COVID-19 de Novavax, laissant désormais à l’Agence américaine des médicaments le soin de rendre sa décision finale sur ce remède, déjà disponible dans de très nombreux autres pays.   

Trois vaccins sont pour le moment autorisés aux États-Unis : ceux à ARN messager de Pfizer et de Moderna, et celui de Johnson & Johnson.  

Mais l’accès à ce dernier a récemment été limité par les autorités sanitaires, en raison d’un risque accru de graves thromboses. Il est désormais réservé aux adultes refusant d’être vaccinés avec Pfizer ou Moderna, ou ne pouvant les recevoir pour des raisons médicales ou d’accès limité.

Certains espèrent ainsi que le vaccin de Novavax, qui utilise une technique différente des autres, puisse constituer une alternative supplémentaire pour les réticents à l’ARN messager, dans un pays où le taux de vaccination de la population adulte stagne à un peu plus de 76 %.

« Nous avons un problème très sérieux dans le recours aux vaccins aux États-Unis », avait souligné en introduction de la réunion Peter Marks, de l’Agence américaine des médicaments (FDA). « Tout ce que nous pouvons faire pour que les gens soient davantage à l’aise avec l’idée d’accepter ces produits pouvant sauver des vies, nous devons le faire. »

Les experts étaient réunis à la demande de la FDA pour analyser, lors de discussions publiques, les données des essais cliniques de Novavax.

Lors d’un vote en fin de journée, ils ont estimé que les bénéfices de son autorisation l’emportaient sur les risques. La décision finale de la FDA diffère rarement de la recommandation de ce comité.

90 % d’efficacité

Si certains experts ont regretté le manque de données contre le variant Omicron actuellement en circulation, ils ont salué les 90 % d’efficacité observés lors des essais cliniques.

Une partie des débats a tourné autour de la question des myocardites, des inflammations du muscle cardiaque.

La FDA a en effet relevé six cas parmi les personnes ayant reçu le vaccin de Novavax durant les essais, et s’est inquiétée que cet effet secondaire puisse être plus fréquent avec Novavax qu’avec les vaccins de Pfizer et de Moderna. Un avertissement pourrait être inclus dans l’autorisation en urgence de Novavax.

Des responsables de l’entreprise ont de leur côté répété mardi qu’il n’existait pas selon eux « de preuve suffisante pour établir une relation causale » pour le moment entre les cas de myocardite et le vaccin.

L’action de Novavax avait été suspendue mardi matin à New York durant ces discussions.

Ce vaccin en deux doses est dit « sous-unitaire » : il contient une composante du virus (mais non le virus entier) déclenchant une réponse immunitaire. Une technique utilisée pour les vaccins contre la coqueluche, la méningite à méningocoque et l’hépatite B.

Il est déjà autorisé dans plus de quarante pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada, le Japon ou encore l’Inde.