(Washington) La pilule anti-COVID-19 de Pfizer, commercialisée sous le nom de Paxlovid, « fait la différence » en permettant de limiter le nombre d’hospitalisations et de morts, au moment où les États-Unis vivent une nouvelle vague épidémique, s’est félicité mercredi un haut responsable de la Maison-Blanche.

Après de lents débuts à cause d’un accès difficile pour les patients, ce médicament, pris oralement durant cinq jours le plus rapidement possible après l’apparition de symptômes, a été quatre fois plus utilisé le mois dernier, a déclaré le DAshish Jha, nouveau coordinateur pour la crise sanitaire à la Maison-Blanche.

Environ « 20 000 ordonnances de Paxlovid sont faites chaque jour », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

« Je pense que c’est une des raisons importantes pour lesquelles, malgré la forte hausse des infections, nous n’avons pas vu une hausse comparable de décès. Nous avons vu une augmentation des hospitalisations, mais pas autant qu’attendu à ce stade », a-t-il dit.

Les États-Unis enregistrent actuellement environ 95 000 nouveaux cas déclarés de COVID-19 par jour – un nombre sous-estimé à cause de l’expansion des tests rapides à domicile, dont les résultats ne sont pas toujours communiqués aux autorités.

« Je pense que le Paxlovid fait une très grande différence », a martelé le DJha, en rappelant que les critères d’admissibilité pour recevoir le médicament étaient « très larges » (les personnes à risque de développer des complications).

Ce traitement antiviral agit en diminuant la capacité du virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.

Certains patients ont observé qu’ils retombaient malades après les cinq jours de traitement, et se retrouvaient alors de nouveau positifs à la COVID-19. Mais il est difficile d’estimer la fréquence de ces cas, et ces personnes ne retombent pas gravement malades, a fait remarquer le DJha.

Des essais cliniques sont envisagés pour tester si un traitement plus long est nécessaire, a précisé le DAnthony Fauci, conseiller de la Maison-Blanche.

Le Congrès sous pression

La Maison-Blanche a également renouvelé son appel à ce que le Congrès vote 22,5 milliards de dollars supplémentaires de financement.

Ces fonds doivent notamment permettre d’acheter des doses de vaccins à la formule potentiellement mise à jour, pour mieux combattre les variants en circulation.

Les groupes pharmaceutiques travaillent actuellement sur cette possibilité, et les experts de l’Agence américaine des médicaments (FDA) doivent se réunir en juin pour en discuter.

Sans ces fonds additionnels du Congrès, nous ne serons pas capables d’acheter assez de vaccins pour tous les Américains qui en veulent un, une fois que ces nouvelles générations de vaccins sortiront à l’automne et à l’hiver.

Le DAshish Jha, coordinateur pour la crise sanitaire à la Maison-Blanche

« Ce serait terrible. Nous verrions beaucoup de décès inutiles », a ajouté le DJha.

Selon lui, d’autres pays sont déjà en discussion avec les entreprises pour ces commandes, ce que les États-Unis ne peuvent faire, faute de moyens sur la table.

Il a dit faire « confiance » au Congrès pour agir, tout en travaillant sur un « plan » alternatif, potentiellement avec un accès aux nouveaux vaccins pour les personnes à risque seulement.