(Los Angeles) Un gigantesque incendie, contenu à seulement 20 % un mois après son déclenchement, continuait de ravager vendredi l’État américain du Nouveau-Mexique, en proie comme tout l’ouest des États-Unis à une sécheresse chronique qui s’est encore aggravée cette semaine.

Baptisé « Hermits Peak Fire » par les secours, ce feu a déjà parcouru quelque 670 km2 de broussailles et de forêt et détruit environ 170 logements.

Plusieurs milliers d’autres bâtiments sont potentiellement menacés dans les prochains jours par ce sinistre : un feu préventif organisé le 6 avril dernier, mais qui avait échappé à tout contrôle en raison de vents violents et de conditions de sécheresse extrême dans la zone, selon les autorités.

Alors que la saison des incendies ne fait que commencer dans l’Ouest américain, le Nouveau-Mexique a déjà vu partir en fumée quelque 1200 km2 de végétation, davantage que la moyenne pour une année entière.

Sept incendies au total, dont un qui a tué deux personnes le mois dernier, parcourent actuellement cet État touché par une sécheresse historique qui facilite tout départ de feu dans la lande.

Photo Eddie Moore, Associated Press

Sept incendies au total, dont un qui a tué deux personnes le mois dernier, parcourent actuellement cet État touché par une sécheresse historique qui facilite tout départ de feu dans la lande.

En réponse à la gravité de la situation, le président américain Joe Biden a décrété l’état de catastrophe naturelle au Nouveau-Mexique, qui pourra donc bénéficier de nombreuses aides fédérales, tant logistiques que financières.

Les incendies sont courants dans l’ouest des États-Unis, mais ils sont devenus de plus en plus intenses en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les énergies fossiles, et qui aggravent une sécheresse déjà chronique.

Elle menace notamment l’approvisionnement en eau d’une partie de la population et a fait chuter de manière spectaculaire le niveau des lacs et cours d’eau.

Tous les réservoirs affichent un niveau nettement inférieur à la normale dans les États de l’ouest, à l’exception de celui de Washington, souligne le bulletin hebdomadaire consacré à la sécheresse aux États-Unis.

« En Californie, les deux plus importants réservoirs de l’État sont à un niveau dramatiquement bas à l’entrée dans la saison sèche », respectivement 40 % pour le lac Shasta et 55 % pour le lac Oroville.

La situation était encore plus préoccupante dans le bassin du Colorado, qui assure l’approvisionnement en eau de dizaines de millions de personnes.  

Selon le bulletin sécheresse, le lac Powell était cette semaine à seulement 24 % de sa capacité et le lac Mead, plus grand réservoir des États-Unis, à 31 %.

Accolé au barrage Hoover, le lac Mead a atteint son niveau le plus bas depuis 1937, au point qu’un fût métallique contenant le corps d’une personne tuée dans les années 1980 a été découvert sur la rive asséchée.

Selon une étude publiée en 2020 par l’agence géologique américaine (USGS), le débit du Colorado a baissé en moyenne de 20 % depuis un siècle, et au moins la moitié de cette baisse peut être attribuée à l’élévation des températures dans la zone.

En Californie, les températures moyennes au cours de l’été sont ainsi supérieures de 1,6 °C à leur niveau de la fin du 19e siècle.