(Washington) Le parlement de l’Oklahoma (sud des États-Unis) a approuvé jeudi un texte de loi interdisant l’avortement après six semaines de grossesse, alors que cet État conservateur accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage d’un texte similaire dans cet État voisin.

Le texte voté par la chambre basse du parlement de l’Oklahoma prévoit des exceptions médicales pour l’accès à l’avortement, mais pas en cas de viol ou d’inceste. Il doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait le signer et le faire entrer en vigueur.

Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l’Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l’état d’avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d’urgences médicales, de viol, ou d’inceste. Ce texte-ci va désormais faire la navette parlementaire vers la chambre basse.

Le 1er septembre 2021, une des lois anti-avortement les plus restrictives des États-Unis est entrée en vigueur dans l’État républicain du Texas, interdisant toute IVG à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation.

Avec 30 millions d’habitants, le Texas est le deuxième État le plus peuplé du pays et cette loi a conduit les patientes vers les cliniques vite submergées d’autres États, dont l’Oklahoma, les contraignant faute de place à retarder inexorablement leur IVG.

« L’Oklahoma est un État essentiel pour l’accès à l’avortement en ce moment, beaucoup de Texanes fuyant vers l’Oklahoma pour (obtenir) recevoir un avortement », a réagi Nancy Northup, présidente de l’association Center for reproductive rights, qui défend le droit à avorter.  

« Ces interdictions décimeraient davantage l’accès à l’avortement à travers le sud » des États-Unis, a-t-elle ajouté.

Outre le Texas et l’Oklahoma, plusieurs textes limitant également l’accès à l’IVG ont été votés dans d’autres États conservateurs comme la Floride, ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des États-Unis, avec une décision attendue en juin.

Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu’ils pourraient en profiter pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique « Roe v. Wade » de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.