(Washington) Les États-Unis restent convaincus que rétablir l’accord sur le nucléaire avec l’Iran conclu en 2015 est « la meilleure voie » pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, a affirmé mardi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

« Nous continuons à penser que le retour au respect de l’accord serait la meilleure voie pour répondre aux défis nucléaires posés par l’Iran et pour s’assurer que l’Iran, qui agit déjà avec une agressivité incroyable, n’a pas d’arme nucléaire », a déclaré M. Blinken lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

Téhéran est engagé depuis un an dans des négociations directes avec la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, et indirecte avec les États-Unis, pour relancer un accord conclu en 2015 sur son programme nucléaire, mais dont Washington s’est retiré unilatéralement en 2018.

Les négociations à Vienne visent à ramener les États-Unis dans cet accord, notamment par la levée des sanctions contre l’Iran, et la garantie du plein respect par Téhéran de ses engagements.

« Nous avons testé l’autre proposition, qui était de se retirer de l’accord et de tenter d’exercer une pression accrue, et nous avons vu le résultat » qui est « un programme nucléaire plus dangereux », a affirmé le chef de la diplomatie.

Selon M. Blinken, le temps nécessaire à l’Iran pour produire la matière fissile suffisante à une arme nucléaire (« breakout time ») a été ramené à « quelques semaines » depuis le retrait américain, alors que l’accord international de 2015 l’avait repoussé à plus d’un an.

« Malgré les imperfections » d’un accord qui ne répond pas aux « autres activités malfaisantes » de l’Iran comme ses ingérences dans des conflits au Moyen-Orient, « si nous pouvions revenir à nos propres termes […], ce sera la meilleure réponse à la question nucléaire », a estimé le diplomate.

Téhéran a affirmé la semaine dernière que les « questions techniques » des négociations avaient été résolues mais qu’il restait des « problèmes politiques », notamment l’exigence iranienne du retrait des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, de la liste américaine des « organisations terroristes étrangères ».

Cette sanction, décidée par l’ancien président américain Donald Trump après son retrait de l’accord, est officiellement séparée du dossier atomique, et le président Joe Biden semble prêt à suivre les pas de son prédécesseur.

« La seule façon à mes yeux pour une levée de cette sanction soit que l’Iran prenne des décisions nécessaires à la justification de sa levée », a souligné mardi Antony Blinken.