(Washington) Les relevés téléphoniques de la Maison-Blanche le 6 janvier 2021, jour de l’attaque des partisans de Donald Trump contre le Capitole, font état d’un vide de près de huit heures dans les appels passés par le 45e président des États-Unis, ont indiqué mardi des médias américains.

Ce silence a duré 457 minutes, de 11 h 17 à 18 h 54, pendant qu’une foule de supporteurs du président républicain prenaient d’assaut le siège du Congrès où les élus étaient réunis pour valider le résultat de la présidentielle et la victoire de son successeur, le démocrate Joe Biden, selon des documents obtenus par le Washington Post et CBS News.

Le service des Archives nationales, l’agence gouvernementale chargée de conserver les documents officiels de la présidence, a transmis 11 pages d’agenda officiel et de relevés téléphoniques à la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la responsabilité de Donald Trump dans l’attaque.

Ces relevés montrent que le 6 janvier, Donald Trump a parlé à au moins huit personnes pendant la matinée et à onze dans la soirée.  

Mais d’autres appels à ses alliés au Congrès, pourtant déjà révélés par la presse, n’y figurent pas, ce qui laisse la commission penser que M. Trump a utilisé des canaux officieux, comme des téléphones prépayés difficilement traçables et destinés à être détruits après utilisation.

La commission enquête sur « une possible dissimulation » dans les relevés de la Maison-Blanche, a indiqué au Washington Post un de ses membres, sous le couvert de l’anonymat.

Les documents montrent deux appels le 6 janvier entre le milliardaire et son ancien conseiller en stratégie, Steve Bannon. Celui-ci avait affirmé la veille dans une émission balado que « tout converge et c’est le moment d’attaquer ».

Il a été inculpé l’année dernière pour « entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès » après avoir refusé de témoigner et de transmettre des documents à la commission.

En novembre, le magazine Rolling Stone avait affirmé que les organisateurs de la grande manifestation pro-Trump à Washington le matin du 6 janvier avaient communiqué par téléphones prépayés avec des proches de l’ancien président, dont son fils cadet, Eric, sa belle-fille Lara Trump, ancienne membre de son équipe de campagne, ainsi que son chef de cabinet Mark Meadows.

« Je n’ai aucune idée de ce qu’est un téléphone prépayé et à ma connaissance je n’en ai jamais entendu parler », a affirmé M. Trump dans un communiqué au Washington Post.

Il a tenté de bloquer sans succès la transmission à la commission d’enquête de nombreux documents conservés par les Archives nationales en invoquant la confidentialité des communications du pouvoir exécutif.