(Washington) L’ambassade d’Afghanistan aux États-Unis va fermer ses portes la semaine prochaine, a indiqué samedi un haut responsable du département d’État américain, les diplomates afghans étant coupés de leur capitale et à court de fonds.

Vingt-cinq diplomates, qui représentaient l’État afghan à Washington avant sa chute face aux talibans en août dernier, ne pourront bientôt plus bénéficier de leur statut et devront, d’ici un mois, demander un nouveau visa pour rester aux États-Unis avec leur famille, a précisé ce responsable à l’AFP.

La diplomatie américaine compte ainsi, en coordination avec eux et dès la semaine prochaine, « faciliter une fermeture ordonnée des opérations de manière à protéger et préserver l’ensemble des propriétés de la mission diplomatique aux États-Unis jusqu’à ce que les opérations puissent reprendre », a déclaré ce haut responsable sous couvert d’anonymat.

Les talibans ne sont pas reconnus par la communauté internationale et n’ont pas repris le véritable contrôle des missions diplomatiques du précédent gouvernement, qui ne sont ainsi plus financées et souvent tenues par des diplomates loyaux à l’ancien gouvernement pro-occidental.

« L’ambassade et les consulats afghans (à Los Angeles et New York, NDLR) connaissent d’importantes difficultés financières, leurs comptes en banque ne sont pas disponibles », poursuit ce responsable américain, précisant que ce gel n’est pas le fait des États-Unis mais des banques.

Quelques centaines de milliers de dollars y sont bloqués.

« Nous n’avons pas l’intention d’accréditer des diplomates nommés par les talibans pour le moment », note cette source au sein du département d’État américain. « Ce serait quelque chose qui arriverait bien plus tard, si nous décidions de se rapprocher d’une reconnaissance officielle » des talibans comme autorité légitime à Kaboul.

Il précise qu’aucune discussion n’a été menée auprès des talibans au sujet de cette fermeture d’ambassade.

En janvier, l’ambassadeur afghan à Pékin avait démissionné après des mois sans aucun financement de Kaboul.

Début février, après la visite d’une délégation talibane en Norvège pour des discussions avec plusieurs diplomaties occidentales, le ministre des Affaires étrangères des talibans a déclaré à l’AFP que son gouvernement « se rapproche » d’une reconnaissance.

« C’est notre droit, le droit des Afghans », avait ajouté Amir Khan Muttaqi, « la communauté internationale souhaite avoir des interactions avec nous ».