(Washington) Après l’Union européenne, les États-Unis ont accordé jeudi aux Ukrainiens présents sur leur sol un statut dit de « protection temporaire », qui empêche leur expulsion et leur donne le droit de travailler.

En ces temps de « guerre et de violence insensée », « nous allons continuer d’apporter notre aide et notre protection aux Ukrainiens des États-Unis », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas dans un communiqué.

« Nous condamnons l’attaque gratuite » menée par le président russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine, a-t-il ajouté dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux, en se disant « fier » d’accorder cette protection.

La mesure, valable pour 18 mois, s’applique aux Ukrainiens arrivés aux États-Unis avant le 1er mars et donc pas à ceux qui fuient les combats actuels et à venir.

Les autorités n’ont pas communiqué le nombre de personnes concernées. Selon les médias américains, environ 4000 Ukrainiens en situation irrégulière étaient sous la menace d’une expulsion au moment de cette annonce et près de 30 000 autres risquaient de voir leur visa étudiant ou touriste expirer prochainement.

Plusieurs élus du Congrès avaient demandé à l’administration de Joe Biden de leur accorder un statut protecteur. Parmi eux, le sénateur démocrate Chuck Schumer s’est réjoui d’avoir obtenu gain de cause. « Les États-Unis sont aux côtés du peuple ukrainien », a-t-il tweeté.

La décision américaine a une portée beaucoup plus limitée que celle des 27 pays membres de l’UE qui ont accepté jeudi à l’unanimité d’accorder une « protection temporaire » aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine, qu’ils soient ressortissants ou résidents de longue date dans ce pays.

Elle leur permettra de séjourner dans l’UE pour une durée d’un an renouvelable, d’y travailler, d’accéder au système scolaire et d’y recevoir des soins médicaux.

« Nous avons déjà accueilli environ 1 million de réfugiés et nous en verrons des millions d’autres. Nous avons besoin de cette législation pour leur offrir une protection adéquate », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.

32 milliards de dollars réclamés, notamment pour l’aide à l’Ukraine

Plus tôt jeudi, la Maison-Blanche a annoncé avoir réclamé au Congrès américain plus de 32 milliards de dollars pour fournir une aide humanitaire et militaire à l’Ukraine et financer sa nouvelle stratégie anti-COVID-19, deux besoins qu’elle qualifie d’« urgents et immédiats ».

Quelque 10 milliards de dollars sont nécessaires pour fournir des armes défensives à l’Ukraine, lui permettre de protéger son réseau électrique, combattre les cyberattaques et la désinformation, indique l’administration Biden dans un communiqué.

Cet argent permettra aussi aux États-Unis de financer la riposte contre Moscou, à commencer par les sanctions contre des oligarques russes.

L’exécutif américain demande par ailleurs 22,5 milliards de dollars au Congrès pour lutter contre la pandémie, indiquant être « quasiment à court » de fonds fédéraux sur ce dossier.

Cet argent servira entre autres à se préparer à l’émergence de nouveaux variants, éviter la fermeture de commerce ou d’écoles, et financer la distribution de vaccins à l’étranger.

Mais la Maison-Blanche aura davantage de mal à mettre la main sur ces fonds, de nombreux élus conservateurs ayant déjà exprimé leurs réserves.

« La raison pour laquelle des fonds supplémentaires sont nécessaires n’est pas encore claire », ont souligné 35 sénateurs républicains dans une lettre à Joe Biden mercredi.

L’exécutif américain souhaite que ces 32 milliards pour l’Ukraine et contre la COVID-19 soient inclus dans son budget annuel que les élus doivent valider avant que l’actuel n’expire, le vendredi 11 mars.