(Adelanto) Quelques centaines de routiers et manifestants opposés aux mesures sanitaires mises en œuvre contre la COVID-19 aux États-Unis se sont rassemblés, mercredi matin, dans le sud de la Californie pour former un « convoi » en direction de la capitale américaine, à 4200 km de là.

Les organisateurs de ce « convoi du peuple », soutenus par de nombreuses organisations conservatrices anti-vaccins et antimasques, ont prévu d’arriver à la périphérie de la capitale Washington le 5 mars pour une démonstration de force.

PHOTO PATRICK T. FALLON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des militants antivaccins montrent leurs couleurs, à Adelanto, en Californie, le 23 février 2022, avant le départ d’un convoi de camionneurs vers Washington.

« Il est temps de rouvrir le pays », proclament-ils sur leur site internet, où le montant des donations reçues atteignait mercredi matin plus de 460 000 dollars, selon ces émules des manifestants canadiens qui, après un convoi similaire, ont bloqué la capitale Ottawa pendant plus de trois semaines.

« Il est temps que les élus œuvrent de concert avec les travailleurs américains pour restaurer la liberté », ajoute le manifeste, qui réclame notamment « la fin de l’état d’urgence national » décrété par le gouvernement pour lutter contre la COVID-19 et « le rétablissement de la Constitution », selon eux bafouée par les mesures sanitaires.

PHOTO PATRICK T. FALLON, AGENCE FRANCE-PRESSE

L’inspiration canadienne du « Convoi du peuple » est visible sur ce drapeau composite des drapeaux américain et canadien, agité par une militante antivaccin, avant le départ du Convoi du peuple, à Adelanto, en Californie.

Ce mot d’ordre a attiré quelque 200 véhicules dans le stationnement d’un stade à Adelanto, petite ville de Californie du sud, pour la plupart ornés de drapeaux américains, de bannières proclamant « liberté ». C’est d’ici que le convoi vers Washington doit partir.

Shane Class, 48 ans, partisan invétéré de l’ex-président Donald Trump, a déjà parcouru 1300 km pour venir avec son épouse depuis l’Idaho (dans le nord-ouest du pays) et compte rouler jusqu’à la capitale pour manifester « pacifiquement ».

PHOTO PATRICK T. FALLON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le « Convoi du peuple » doit quitter Adelanto, en Californie, pour se rendre à Washington le 5 mars, à 4200 km de distance.

Arborant fièrement une casquette à l’effigie de Donald Trump et portant des valises frappées de la bannière étoilée, il estime que « notre gouvernement doit commencer à comprendre que le peuple veut retrouver la liberté prévue dans la Constitution ».

« Je pense que nous sommes tous là pour une raison différente, mais ça revient à la même chose : la liberté », insiste-t-il.

Brian Brase, l’un des camionneurs placés en tête du convoi, veut « un retour à la normale ». « Nous contestons les mesures d’urgence qui ont été mises en œuvre et nous voulons la fin de tous les décrets sur le port du masque et la vaccination (obligatoire) pour les employés fédéraux et les soignants », dit-il.

Le refus des vaccins contre la COVID-19 et du port du masque est devenu une ligne de fracture au sein de la société américaine, voire un marqueur d’appartenance politique.

Plusieurs gouverneurs républicains ont ainsi invoqué la protection des libertés individuelles pour instaurer des interdictions d’obligations de port du masque dans leurs États.