(Washington) Un ancien conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale s’est inquiété de la menace que pourrait constituer le « syndrome de La Havane » pour les États-Unis et le président lui-même, en appelant à faire la lumière sur ce mal mystérieux qui a frappé des diplomates américains à travers le monde.

« Si nous étions en guerre et qu’un adversaire pouvait mettre hors service le président et ses conseillers les plus proches […], cela nous rendrait extrêmement vulnérables », a estimé John Bolton dans un extrait, publié jeudi, d’un entretien qui sera diffusé dimanche dans l’émission 60 minutes de la chaîne CBS.

« Nous ne savons pas si nous faisons bien face à une telle menace », a-t-il précisé, « mais j’aimerais autant que l’on se concentre pour trouver la réponse dès à présent, plutôt qu’une fois qu’il sera peut-être trop tard ».

Ce « syndrome de La Havane » — maux de tête, nausées, parfois des lésions neurologiques — a touché des diplomates et militaires américains d’abord dans la capitale cubaine avant d’être recensé ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche), mais aussi à Washington.

Il aurait ainsi affecté un responsable du Conseil à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, qui se serait brusquement senti mal alors qu’il marchait dans un parc proche du siège de l’exécutif américain, avait rapporté la chaîne CNN l’an dernier.

CBS indique avoir parlé à de hauts responsables de la Sécurité intérieure de l’administration Trump, qui ont dit avoir eu « le vertige, se sentir confus » et avoir eu des pertes de mémoire alors qu’ils étaient à la Maison-Blanche ou chez eux dans la région de Washington.

« C’est un dossier très compliqué, vous savez, avec un grand nombre d’incidents qui ont des explications différentes », a avancé l’actuel patron de la CIA William Burns, toujours dans un extrait diffusé par CBS News, se disant déterminé à « faire en sorte que les gens reçoivent les soins qu’ils méritent, mais aussi à ce que nous ayons le fin mot » de l’affaire.

En janvier, la CIA avait indiqué dans un rapport préliminaire n’avoir aucune preuve permettant de pointer du doigt la responsabilité d’une puissance étrangère.

Selon le rapport, la majorité des cas s’expliqueraient par des conditions médicales, dont des maladies non diagnostiquées ou des facteurs environnementaux et techniques.

Une dizaine de jours plus tard, le gouvernement américain avait pourtant fait savoir, citant un groupe d’experts, que des ondes électromagnétiques pourraient avoir provoqué ces symptômes mystérieux.