(Washington) Les États-Unis ont offert lundi une récompense de 10 millions de dollars pour toute information permettant « d’identifier ou localiser » le chef du groupe État islamique-Khorasan (EI-K), Sanaullah Ghafari.

Cette prime promise par le département d’État américain concerne aussi toute information permettant « d’arrêter ou condamner » les responsables de « l’attentat terroriste du 26 août 2021 à l’aéroport de Kaboul ».

Cette attaque, revendiquée par l’EI-K, avait fait selon Washington au moins 185 morts, dont 13 soldats américains, au moment où les États-Unis se retiraient d’Afghanistan tout en organisant, en plein chaos, une vaste opération d’évacuation des étrangers et Afghans jugés menacés par la prise du pouvoir par les talibans.

Selon la diplomatie américaine, Sanaullah Ghafari, aussi connu sous le nom de Shahab al-Muhajir, a été nommé à la tête de l’EI-K en juin 2020 par le groupe État islamique. L’EI-K est la déclinaison afghane de l’EI, qui a vu le jour en Irak et en Syrie.

« Ghafari est chargé d’approuver toutes les opérations de l’EI-K en Afghanistan et de trouver les financements pour perpétrer ces opérations », estime le département d’État dans un communiqué. Il a déjà été inscrit en novembre sur la liste noire américaine des « terroristes » étrangers.

Très peu d’informations sont connues au sujet du chef de l’EI-K.  

Le nom Shahab al-Muhajir laisse supposer une origine de la péninsule arabe.

Est-il un ancien d’Al-Qaïda ? Un ancien du réseau Haqqani, faction ultraconservatrice et historiquement proche d’Al-Qaïda ? Plusieurs théories circulent à son sujet, sans qu’aucune n’ait été établie avec certitude.

L’EI-K était jusqu’en 2020 une organisation en perte de vitesse, dont l’état-major avait été décimé par une série de frappes américaines.

Mais l’arrivée du nouveau chef en 2020 a abouti selon des experts à un changement qui l’a rendue plus menaçante.

Depuis le départ des Américains d’Afghanistan en août, l’EI-K, rival et principal adversaire du mouvement islamiste au pouvoir, a ciblé aussi bien les talibans que la minorité chiite afghane.