Le taux de diplomation au secondaire a chuté dans une vingtaine d’États américains depuis le début de la pandémie, démontre une analyse réalisée au terme de la première année scolaire complète à s’être déroulée dans le contexte de la crise sanitaire.

Le coronavirus pourrait donc avoir freiné plus de vingt ans de progrès à ce chapitre. Les déclins ont été constatés même si plusieurs responsables et juridictions ont assoupli leurs règles pour donner un coup de pouce aux élèves en difficulté.

Les données portent sur 26 États américains et ont été analysées par la firme Chalkbeat.

« Ça m’inquiète, a admis Chris Reykdal, le responsable de l’éducation dans l’État de Washington, où le taux de diplomation a glissé d’environ 0,5 %. Je ne veux jamais voir de recul. Nous avons réalisé de si beaux progrès. »

Une chute du taux de diplomation au secondaire est constatée dans 20 des 26 États qui ont dévoilé leurs données. Des données nationales ne seront probablement pas disponibles avant 2023.

Des reculs de moins d’un point de pourcentage se sont produits dans des États comme le Colorado, la Géorgie et le Kansas. L’Illinois, l’Oregon et le Dakota du Nord ont vu leur taux de diplomation fondre de deux points de pourcentage. Le recul a été d’au moins un point dans l’Indiana, le Maine, le Nevada, le Dakota du Sud et la Virginie-Occidentale.

La croissance, là où elle s’est produite, a été modeste. On a ainsi constaté une hausse de seulement 0,1 point en Floride en 2021 — un État où des améliorations de deux points de pourcentage étaient recensées chaque année depuis dix ans — et ce, même si les règles de diplomation ont été assouplies.

« On doit se préoccuper de voir que les taux de diplomation sont en chute et que plusieurs étudiants qui ont obtenu leur diplôme ont appris moins que lors des années précédentes, a dit le professeur Robert Balfanz de la Johns Hopkins School of Education. Mais seul l’avenir nous dira à quel point cette préoccupation est importante. »

La pandémie a eu de multiples impacts négatifs sur la dernière année d’études secondaires de plusieurs jeunes, par exemple en leur imposant l’apprentissage à distance, en leur faisant rater les classes parce qu’ils devaient s’occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes ou en annulant les bals de fin d’année.

En 2001, on estimait que 71 % des jeunes qui entamaient leurs études secondaires les complétaient.

Ce pourcentage avait bondi à 86 % en 2019. Cette amélioration serait due à une intervention plus musclée du gouvernement fédéral auprès des États pour hausser les taux de diplomation, et non à une dégradation des normes.