(Washington) Joe Biden s’est montré flexible face aux républicains sur la hausse de l’impôt sur les sociétés afin de décrocher un accord sur le plan d’investissements dans les infrastructures.

Il ne s’agit « absolument pas » d’abandonner le projet de relever à 28 % le taux d’imposition des entreprises, a commenté jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, lors de son point presse quotidien, mais de trouver des marges de négociation avec les républicains.

Le projet de faire passer le taux à 28 %, contre 21 % actuellement, serait ainsi détaché des négociations sur le plan d’infrastructures.

Le président américain veut en revanche qu’un taux d’imposition minimal de 15 % soit adopté, afin d’empêcher certaines grosses sociétés d’utiliser les niches fiscales pour réduire leur impôt. Elles paient en général beaucoup moins que le taux théorique.

Ce « n’est pas une idée nouvelle », puisque la mesure figure dans le texte du « American Jobs Plan », le nom du plan d’investissements dans les infrastructures, ainsi que dans le budget 2022 dévoilé vendredi dernier, a précisé Mme Psaki.

Joe Biden « a regardé ce qui pourrait être une voie à suivre avec ses collègues républicains sur cette négociation spécifique », a-t-elle détaillé, assurant que le président pense que « les multinationales peuvent se permettre de payer un peu plus », et que « continuer à chercher à augmenter le taux des sociétés » permet de financer différents projets.

« Après que le parti républicain s’est opposé à l’augmentation du taux d’imposition des sociétés à 28 %, Biden les a pressés de se positionner sur un niveau plancher d’imposition de 15 % », avait écrit jeudi matin le Washington Post, faisant état d’une discussion mercredi, entre Joe Biden et la sénatrice Shelley Moore Capito, qui mène le groupe de négociateurs républicains.

Une nouvelle rencontre est prévue vendredi, a souligné Mme Psaki.

La hausse du taux d’imposition de 21 % à 28 % pour les entreprises américaines est une des mesures phares présentées par Joe Biden. Elle doit annuler en partie la baisse accordée par son prédécesseur Donald Trump, qui l’avait fait passer de 35 % à 21 %.

L’administration Biden est également à l’origine de négociations au sein de l’OCDE pour imposer un taux d’imposition minimal pour les entreprises, harmonisé entre les pays. Le G7 Finances, qui se réunit vendredi et samedi à Londres, devrait en soutenir le principe, mais l’annonce formelle d’un accord est plutôt attendue au G20 de juillet.