(Washington) Une étudiante texane a profité de son discours à la collation des grades de son école secondaire pour lancer un appel passionné contre les lois limitant fortement la possibilité d’avorter dans cet État conservateur américain. Son allocution est devenue virale et lui a attiré les éloges de plusieurs personnalités comme Hillary Clinton.

« Je refuse d’abandonner ma tribune […] alors que se déroule une guerre envers mon corps et une guerre envers mes droits », a affirmé la finissante Paxton Smith sur scène, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'école secondaire Lake Highlands de Dallas, le 30 mai.

Plus tôt le même mois, le gouverneur républicain du Texas a signé une loi interdisant d’avorter après six semaines de grossesse, même en cas de viol et d’inceste, dans le cadre d’une offensive menée par les États américains conservateurs contre le droit à l’avortement.

Elle a mis de côté un discours approuvé par la direction de l'école

Sortant de sa toge son propre discours, Smith a mis de côté celui qu'elle avait fait approuver par la direction de l'école. Sa dénonciation éloquente des lois antiavortement a été vue plusieurs millions de fois sur l’internet, et a notamment été saluée par Hillary Clinton.

« J’ai des rêves, des espoirs, des ambitions. Chacune des filles diplômées aujourd’hui en a. Nous avons passé nos vies entières à travailler pour notre avenir et voilà que sans notre consentement ou notre avis, le contrôle de notre futur nous a été retiré », a déclaré la finissante, vêtue de la robe traditionnelle de majorante de sa cohorte.  

« Je suis terrifiée à l’idée que si ma contraception échoue, que si je suis violée, alors mes espoirs et mes efforts n’auront plus d’importance », a-t-elle précisé visiblement émue.

« Ça demandait du courage. Merci de ne pas être restée silencieuse Paxton », a applaudi dans un tweet l’ancienne candidate démocrate à la présidentielle.

Avortement interdit après six semaines

Avant le Texas, une dizaine d’autres États dont la Louisiane ou la Géorgie ont également voté des lois pour interdire les avortements dès que les battements de cœur du fœtus sont perceptibles, soit vers la sixième semaine de grossesse, alors que de nombreuses femmes ignorent encore qu’elles sont enceintes.

Ces législations ont toutes été invalidées en justice, parce qu’elles violent la jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis qui a reconnu un droit à l’avortement tant que le fœtus n’est pas viable, soit entre 22 et 24 semaines de grossesse.

Mais la plus haute juridiction américaine, que Donald Trump ancrée solidement dans le conservatisme, a signalé mi-mai qu’elle pourrait revoir ce critère de « viabilité » lors de l’examen d’une loi du Mississippi, qui interdit d’avorter au-delà de 15 semaines.

Avec La Presse