(Washington) Le président américain Joe Biden a annoncé lundi l’envoi de 20 millions de doses supplémentaires de vaccins contre la COVID-19 vers des pays tiers, martelant que l’approche des États-Unis était différente de celle de la Chine et de la Russie.

Critiqués pour avoir tardé à partager leurs vaccins, les États-Unis ont assuré que le rythme allait désormais considérablement s’accélérer.

« Aujourd’hui, j’annonce que nous allons partager des doses Moderna, Pfizer et Johnson & Johnson avec le reste du monde », a annoncé le locataire de la Maison-Blanche, évoquant les trois vaccins auxquels les autorités sanitaires américaines ont, à ce jour, donné leur feu vert.

80 millions de doses

Cette annonce porte à 80 millions le nombre total de doses de vaccins promises par la première puissance mondiale depuis le début de la pandémie.

« Cela fera plus de vaccins qu’aucun pays n’a jamais partagé, cinq fois plus qu’aucun pays », a martelé Joe Biden, tout en assurant qu’il entendait se tenir à l’écart d’une « diplomatie du vaccin » utilisée selon lui par Pékin et Moscou.

« On parle beaucoup de la Russie et la Chine qui utilisent les vaccins comme un moyen d’accroître leur influence à travers le monde, a-t-il poursuivi. Nous voulons donner l’exemple avec nos valeurs […] Nous n’utiliserons pas nos vaccins pour obtenir des concessions de la part d’autres pays. »

S’il a martelé que c’était « la bonne chose » à faire, le 46e président américain a aussi mis en avant l’intérêt bien compris des États-Unis. « Nous savons que l’Amérique ne sera jamais complètement en sécurité tant que la pandémie ne sera pas sous contrôle au niveau mondial », a-t-il dit, évoquant notamment la possibilité d’apparition de nouveaux variants.

Joe Biden a en particulier affiché sa volonté de travailler au sein du système international Covax, qui doit permettre aux pays les moins développés d’avoir accès aux précieuses doses.

Pour Tom Hart, patron de l’ONG ONE, l’annonce de Maison-Blanche est « un pas bienvenu » dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir

« Si la vaccination dans les pays riches s’accélère, moins de 1 % des doses de vaccins anti-COVID-19 ont été administrées à des personnes vivant dans des pays à faibles revenus », a-t-il souligné.

Interrogée sur les pays qui bénéficieraient de ces vaccins américains, Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche, est restée évasive, promettant simplement des précisions sur les critères d’attribution « dans les prochains jours ».

Washington s’est engagé à fournir à d’autres pays 60 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca mais ce dernier n’a pas, à ce jour, reçu le feu vert des autorités sanitaires américaines et les envois n’ont donc pas commencé.

La Russie et la Chine critiquées

Fin avril, l’Union européenne avait vivement dénoncé l’attitude de Moscou et Pékin sur ce dossier.

La « diplomatie du vaccin » menée par les deux pays « s’accompagne d’efforts de désinformation et de manipulation visant à saper la confiance dans les vaccins fabriqués en Occident », avait-elle accusé dans un rapport.

Faisant le point sur la situation aux États-Unis, Joe Biden s’est par ailleurs félicité de la spectaculaire amélioration enregistrée ces dernières semaines.

« La lutte contre ce virus n’est pas terminée […] mais chaque jour la lumière au bout du tunnel est plus vive », a-t-il souligné.

« Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les cas de COVID-19 sont en baisse dans les 50 États », a-t-il ajouté, précisant que 60 % des adultes américains avaient désormais reçu au moins une injection.